Nom
Avitus empereur
Marcus Maecilius Eparchius Avitus
Naissance
Entre 390 et 400 au domaine familail d'Avitacus, sur les bords du lac Aydat, à quelques kilomètres de Clermont.
Famille
Avitus appartient à la haute noblesse gallo-romaine d'Auvergne.
Mariage
Son épouse lui donne plusieurs enfants. Une de ses filles, Papianilla, épouse le poète Sidoine Apollinaire.
Portrait
Il est avant tout un aimable lettré, un bon pédagogue et un excellent diplomate. Il initie aux Lettres latines Thédoric II,
le roi des Wisigoths. Ce n'est pas un foudre de guerre. Même s'il est nommé maître de toutes les forces de la Gaule, on ne peut s'empêcher
de voir en lui un professeur distingué devenu ministre de la guerre.
Cursus
Avite consacre les trente premières années de sa vie de citoyen au service public et dans l'armée. Dès 439, il commence à jouer
les premiers rôles. Il est nommé préfet du prétoire des Gaules. En 451, lorsqu'Attila se jette sur la Gaule,
il parvient à décider Théodoric I d'entrer dans la coalition romano-barbare que rassemble Aetius, et de marcher contre celui
qu'on appelle le "fléau de Dieu".
En 455, Maxime Pétrone le nomme généralissime des troupes de la Gaule.
Dies imperii : 9 juillet 455
Règne
Le principe de l'unanimité veut que, lorsqu'un des deux trônes de l'emprise romain est vacant, l'empereur vivant en devient
le légitime propriétaire ou nomme un nouvel Auguste.
A la mort de Pétrone Maxime, Marcien, l'empereur d'Orient, malade; se trouve dans l'incapacité de désigner un nouvel empereur pour
l'Occident.
En Italie, aucune personnalité de l'armée ou du Sénat ne se presse au pied du trône pour en gravir les marches. La
situation est si désastreuse que vouloir briguer la pourpre impériale, c'est faire montrer de la plus totale inconscience, c'est
courir à une mort certaine.
Dans le reste de l'empire d'Occident, il ne se trouve qu'une seule puissance à pouvoir imposer sa volonté, celle des
Wisigoths. Barbare, Théodoric II, leur roi, ne peut prétendre revêtir la pourpre impériale. Il se décide donc,
en vertu de son titre d'allié de Rome; à nommer empereur une personnalité romaine dont il est sûr et qui lui est dévouée.
Au début de juillet 455, en sa cour de Toulouse, il proclame empereur le personnage le plus influent de l'aristocratie gallo-romaine, son
ami Avite, et ce avec l'accord enthousiaste de la classe sénatoriale gauloise tout heureuse de s'emparer de la direction des affaires d'Occident.
En effet, depuis que les Vandales de Genséric occupent l'Afrique et lancent raids sur raids contre la Sicile et la Sardaigne, Rome et l'Italie sont privées de
l'apport de blé de ces régions et les caisses de l'Etat de juteuses rentrées d'impôts. Aussi, les empereurs se tournent-il vers la Gaule
pour lui demander et du blé et de l'argent. L'aristocratie terrienne gallo-romaine supporte mal d'être ainsi pressurée.
L'élection d'un des siens au trône impérial ne peut que la réjouir.
Le 9 juillet, à Arles, Avite reçoit les insignes impériaux et il part pour Rome à la fin de l'année faire ratifier
son élection par le sénat. Dans le même temps, il envoie une ambassade à Constantinople pour obtenir l'aval de
l'empereur d'Orient, Marcien.
Mais ni ce dernier, ni le sénat romain, ni l'armée romaine en Italie, ni le peuple de Rome qui souffre famine depuis
que l'Afrique est aux mains des Vandales, n'acceptent qu'un barbare puisse nommer un empereur de Rome.
En septembre 456, le commandant des troupes romaines en Italie, le comte Ricimer et un noble romain, le comes domesticorum Majorien
fomentent un coup d'Etat pour le renverser.
Avite, qui a regagné la Gaule, repasse alors les Alpes à la tête d'une petite armée. Théodoric II, qui se bat
au même moment en Espagne, ne peut le soutenir militairement.
L'armée de Ricimer et celle d'Avite se rencontrent près de Plaisance, le 17 ou le 18 octobre 456. Avite tombe aux mains de
Ricimer qui lui épargne la vie, mais ne lui épargne pas l'humiliation en lui donnant pour trône épiscopal
vacant de Plaisance.
Mais les sénateurs de Rome ont juré sa mort. Avite parvient à s'enfuir quelques semaines plus tard, semble-t-il,
et à regagner la Gaule. Mais la mort (on ne sait s'il meurt de façon naturelle ou violente) le rattrape dans sa fuite. Sa
dépouille est ramenée en Auvergne et ensevelie dans l'église de Saint-Julien de Brioude.