Les institutions politiques de Rome
En 509 av. J.C., avec l'expulsion des rois, on substitue deux hommes à un seul, et un mot à un autre. Le principe monarchique se prolongea longtemps sous la république, comme le principe démocratique avait vécu sous la monarchie. Les consuls régnèrent et le peuple continua à faire les lois. La constitution romaine peut-être divisée en trois pouvoirs : le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire.
Le pouvoir législatif, ou le droit de faire des lois, est proprement le pouvoir souverain. La loi est l'expression du droit et du devoir de tous. Quand le peuple fait la loi, le peuple est souverain, et l'on peut dire que la loi est l'expression de la volonté de tous.
Le pouvoir exécutif, entièrement soumis au pouvoir législatif, en ce qu'il ne peut pas modifier la loi, et ne doit que l'exécuter et la faire exécuter, est ce qu'on appelle le gouvernement. Le gouvernement est monarchique, si un seul possède ce pouvoir; aristocratique, si plusieurs; démocratique, si tous. A Rome, il était aristocratique.
Le pouvoir judiciaire, émanation de la souveraineté, et partie du pouvoir exécutif, est le pouvoir de poursuivre et de punir les infractions aux lois. A Rome, le peuple, en sa qualité de souverain, l'exerçait quelquefois lui-même : habituellement il le déléguait à des magistrats de son choix, et révocables à sa volonté.
Ainsi, sous les rois, comme du temps de la république, le peuple exerça le pouvoir législatif, car les lois furent soumises à ses assemblées; le pouvoir judiciaire, car il jugea Horace. Ainsi, de même, au temps de la république comme sous les rois, le peuple n'exerça pas le pouvoir exécutif, car le sénat seul gouvernait.