Nom
Priscus Attalus
Priscus Attalus
Naissance
Date de naissance inconnue
Père
Publius Ampellius. Il est originaire d'Antioche.
Mariage
Nous ignorons le nom de son épouse. Mais nous savons qu'Attale a un fils, Ampelius.
Portrait
Attale passe pour un excellent lettré, un bon orateur et un musicien averti.
Cursus
Attale entre dans l'histoire en 409, lorsque le sénat de Rome l'envoie avec deux autres personnalités, à Ravenne,
à la cour de l'empereur Honorius, lui demander d'exécuter sans tarder le traité passé avec Alaric, en décembre 408,
tant la Ville craint le retour de ce barbare. A cette époque, Attale occupe la charge de comte des largesses sacrées, c'est-à-dire
celle de chef des services financiers de l'empereur.
Honorius congédie cette ambassade avec de bonnes paroles, mais le fait accompagner d'une petite armée de six mille hommes pour
défendre Rome. Celle-ci venait de débarquer à Ravenne en provenance de Dalmatie. Alaric lui tend une embuscade et l'extermine
jusqu'au dernier homme. Seuls Attale et Valens, le chef de cette armée romaine, échappent au massacre.
Honorius, malgré ce nouveau désastre, s'entête à refuser toute négociation avec Alaric qui lui réclame en
plus le droit de s'établir dans l'Italie du Nord et les Balkans.
Alaric revient alors, à la fin de l'année 409, faire une seconde fois le siège de Rome. S'étant rendu maître des
greniers à grains d'Ostie, il se met à affamer la ville. Le sénat de Rome demande grâce. Alaric exige alors qu'il proclame la
déchéance d'Honorius et son remplacement par Attale, devenu préfet de la ville. Celui-ci accepte d'être
l'homme fantoche d'Alaric.
Dies imperii : fin octobre, début novembre 409
Règne
Attale, aussitôt élu, nomme Alaric commandant en chef de l'armée, Athaulf, son beau-frère, chef de la garde
impériale montée, Valens, qui déserte à ce moment-là le camp d'Honorius, commandant de la cavalerie. Pour gagner le soutien
et la collaboration des aristocrates et des sénateurs "païens", il nomme l'un des leurs, Lampade, préfet du prétoire.
L'Italie et l'Afrique reconnaisent de gré ou de force le nouvel empereur.
Puis, avec une armée composée de soldats romains et de soldats d'Alaric, Attale quitte Rome pour faire le siège de Ravenne.
Honorius croit alors que la partie est perdue et pense s'enfuir à Constantinople. Il cherche cependant à gagner du temps en
proposant à Attale le partage de l'empire. Celui-ci, qui ne doute de rien, refuse dédaigneusement.
Mais trois "alliés" vont sauver une fois de plus la mise à Honorius. Le premier débarque juste à ce moment-là à
Ravenne. Quatre milles hommes lui arrivent en renfort d'Orient. Ces quatre mille épées que lui a envoyées son cousin
Théodose II, lui permettent de voir venir Attale et Alaric. Le second allié a pour nom Valens qui trahit ses "collègues" et repasse
dans le camp d'Honorius. Et le troisième allié se nomme Héraclien, un des assassins de Stilichon, qui a reçu en
récompense l'Afrique. De cette province lointoine, Héraclien, qui se conduit en prince indépendant, se met à faire
chanter Rome en lui coupant son ravitaillement en blé et en huile. Alaric veut passer la Méditerranée et régler
son compte à Héraclien. Attale, qui craint qu'Alaric, une fois en Afrique, n'exerce sur Rome le même chantage, n'accepte
d'envoyer qu'un corps expéditionnaire symbolique. Héraclien n'a aucune peine à l'écraser. Lorsqu'ils apprennent cette
défaite, les romains, qui commencent de crier famine, se révoltent. Alaric, exaspéré, dégrade
publiquement Attale, en été 410, à Rimini, expédie le diadème et la pourpre à Ravenne, en
espérant la réouverture des négociations, et renvoie Attale à ses chères études.
C'est à ce moment-là qu'en compagnie de son beau-frère Athaulf, Alaric est victime d'un attentat. Tous deux manquent de
peu d'y laisser leur vie.
Croyant cet attentat commandité par Honorius, croyant de plus que l'empereur refuse toute négociation, et constatant qu'il
ne parviendra jamais à prendre Ravenne, Alaric retourne à Rome et redonne la pourpre impériale à Attale.
Mais cette fois-ci, ce sont les Romains qui, n'ayant plus grand chose à perdre puisqu'ils meurent de faim, refusent de
reconnaître Attale et lui ferment les portes de leur ville.
Alaric dégrade une deuxième fois son empereur. Et, pour se venger tout de même des romains, il entreprend pour la
troisième fois un nouveau siège de leur ville. Ses forces ne sont pas assez nombreuses pour l'enlever par la force. Il veut
la prendre par la faim. On ignore la durée du siège. Dans la nuit du 24 août 410, Alaric et ses hommes parviennent finalement
à entrer dans Rome par la porte de la via salaria. Ils mettent à feu et à sang la ville. Le sac de la ville dure trois jours.
Le sac de la ville permet ainsi aux tenants de l'ancienne religion romaine de clamer bien haut que cette humiliation est une punition des
dieux abandonnés par les romains qui se sont faits chrétiens. C'est pour combattre cette interprétation que saint
Augustin écrit entre 413 et 426 son chef d'oeuvre La Cité de Dieu.
Puis Alaric descend en Sicile où il pense trouver la terre qu'il promet depuis si longtemps à son peuple. Il construit une
flotte pour passer le détroit de Messine. Mais une tempête la disperse et la fracasse. Le rêve est brisé,
tout comme Alaric qui tombe malade à Colenza. Il meurt, à la fin de 410.
Athaulf, prend alors le commandement de la horde, la fait remonter toute la péninsule, durant l'hiver 411-412, et la mène en Gaule.
Il pense trouver au Nord des Alpes une terre plus hospitalière pour son peuple. L'autorité de Rome y est battue en brèche par
plusieurs usurpateurs qu'il espère circonvenir. Dans ses bagages, il emmène Attale à qui il demande de diriger le choeur des
chanteurs rassemblés pour célébrer son mariage avec Galla Placidia.
Mais la famine va obliger Athaulf à quitter la Gaule et à chercher refuge en Espagne. C'est en Tarraconaise, en 414, qu'il a l'idée saugrenue
de redonner à Attale la pourpre impériale. Personne, bien entendu ne le prend au sérieux.
Sans partisan, sans fortune, Attale perd son protecteur Athaulf, qui meurt assassiné en août ou septembre 415. Wallia,
son successeur, fait la paix avec Rome et livre Attale à Honorius. L'empereur le fait marcher près de son char, en mai ou juin 416,
lorsqu'il célèbre son triomphe à Rome. Il se contente de lui couper le pouce, puis il l'envoie finir ses jours, en exil, aux îles
Lipari. On ignore la date de sa mort.