Caligula : né en 12, mort en 41Titre : Caius Caesar Augustus Germanicus (16 mars 37, 24 janvier 41 : 4 ans)Nom 
			Caius Julius Caesar Germanicus a hérité de son surnom (Caligula) suite à une anecdote militaire : il le tient de la chaussure (une petite bottine ou sandale) qu'il portait dans le camp où il a été élevé dès l'âge de deux ans. Enfant, il accompagnait souvent sa mère, Agrippine, lors de ses visites aux camps militaires où son père, Germanicus, était stationné. Habillé en soldat et chaussé de bottines (appelées "caliga", dont le diminutif est "Caligula") spécialement conçues pour ses petits pieds, il a acquis le surnom de "Caligula" (dérivé de caliga). NaissanceIl vint au monde la veille du premier jour de septembre (le 31 août) de l'an 12 à Antium (actuellement Anzio), à une distance de 40 kilomètres de Rome. Il est le dernier-né des neuf enfants que sa mère Agrippine a donnés à son père Germanicus. Deux d'entre eux décédèrent en bas âge, et un troisième mourut peu après l'enfance. Les autres survécurent à leur père, comprenant trois filles pour lesquelles il éprouvait une affection profonde (peut-être incestueuse) : Agrippine, Drusilla et Livilla, nées successivement pendant trois années consécutives, ainsi que trois garçons : Néron, Drusus et Caius César (Caligula). Le sénat, sous les accusations de Tibère, déclara Néron et Drusus ennemis de l'Etat et ils furent condamnés à mourir de faim. FamilleIl est issu de la lignée d'Auguste. Germanicus, le père de Caligula, fils de Drusus (le second fils de Livie) et d'Antonia, la plus jeune des filles d'Antoine, a été adopté par Tibère. En effet, bien qu'Auguste ait lui-même des enfants, il a contraint Tibère à adopter son neveu Germanicus. Auguste a transféré sur ce jeune homme l'affection qu'il avait pour son père, Drusus (frère de Tibère), en l'an 4 avant Jésus-Christ. Grâce à sa beauté et à sa modestie, Germanicus est devenu l'une des personnalités les plus en vue du régime. Il a exercé la questure cinq ans avant l'âge légal, puis est devenu consul immédiatement après. Lorsqu'il a été envoyé à l'armée en Germanie, il a réussi à contenir les légions qui, à la mort d'Auguste, refusaient obstinément de reconnaître Tibère comme empereur et lui donnaient le commandement suprême (de l'empire). Il a remporté la victoire sur l'ennemi et a triomphé. Nommé consul pour la deuxième fois, il a été envoyé en Orient avant d'entrer en fonction pour apaiser les tensions. Germanicus s'est forgé une réputation impressionnante et est devenu une sorte de héros, ce qui déplaisait à Tibère. Après avoir installé un roi en Arménie et avoir transformé la Cappadoce en province romaine, il est décédé à Antioche à l'âge de trente-quatre ans, victime d'une maladie langoureuse soupçonnée d'avoir été causée par du poison. PèreCaius Julius Caesar, également connu sous le nom de Germanicus (15 av. J.C. - 19 ap. J.C.), fait partie de la famille impériale Julio-Claudienne. Il a acquis son surnom "Germanicus" en raison de ses succès militaires contre les Germains. MèreAgrippine, également connue sous le nom d'Agrippine l'Aînée (14 av. J.C. - 33 ap. J.C.), est née du mariage de Julie, la fille d'Auguste, avec Agrippa. Elle accompagne Germanicus lors de toutes ses campagnes militaires. Après le décès de son mari, elle doit affronter les accusations de Séjan. En 29, elle et ses fils, Néron Caesar et Drusus Julius Caesar, sont arrêtés sur ordre de Tibère. Celui-ci l'exile sur l'île de Pandataria, où elle finira par mourir de faim. PortraitCaius avait la taille haute, le teint très pâle, le corps mal fait, le cou et les jambes extrêmement grêles, les yeux enfoncés, les tempes creuses, le front large et menaçant, les cheveux rares, le sommet de la tête dégarni, le reste du corps velu. Aussi était-ce un crime capital de regarder d'en haut quand il passait, ou de prononcer le mot chèvre pour quelque raison que ce fût. Son visage était naturellement affreux et repoussant, et il le rendait plus horrible encore en s'étudiant devant son miroir à imprimer à sa physionomie tout ce qui pouvait inspirer la terreur et l'effroi. Il n'était sain ni de corps ni d'esprit. Epileptique dès son enfance, dans l'âge adulte il était quelquefois sujet à des défaillances subites au milieu de ses travaux; et alors il ne pouvait ni marcher, ni se tenir debout, ni revenir à lui, ni se soutenir. Il connaissait lui-même la maladie de son esprit, et plus d'une fois il avait songé à se retirer pour y porter remède. Il était surtout en proie à l'insomnie; car il ne dormait pas plus de trois heures par nuit; encore ne jouissait-il pas d'un repos complet. Son sommeil était troublé par de bizarres fantômes. Une fois entre autres, il rêva qu'il avait un entretien avec la mer. Aussi, la plus grande partie de la nuit, las de veiller ou d'être couché, tantôt il restait assis sur son lit, tantôt il parcourait de longs portiques, attendant et invoquant plusieurs fois le jour (Suétone). EnfanceAprès que sa mère a été arrêtée, Caligula trouve refuge chez sa grand-mère Antonia. Son enfance est marquée par les accusations de complot contre Tibère portées contre sa mère Agrippine et ses frères Néron et Drusus. Leur décès, survenu entre 31 et 33, a probablement profondément affecté Caligula. Il veille à dissimuler ses émotions, ce qui lui permet de survivre. A l'âge de dix-huit ans, il se rend à Capri pour rejoindre Tibère. L'empereur le choisira ensuite comme successeur en l'adoptant. FormationSelon Suétone, il a accompagné son père lors de son expédition en Syrie. A son retour, il est resté avec sa mère, puis, après son exil, il a vécu auprès de sa bisaïeule Livia Augusta. Ensuite, il s'est installé auprès de son aïeule Antonia. A l'âge de vingt et un ans, Tibère l'a appelé à Capri. On a tout essayé pour le faire tomber dans des pièges et le faire se plaindre, mais il n'a jamais mordu à l'hameçon. Il semblait ne pas remarquer les malheurs de sa famille, comme s'ils ne leur étaient jamais arrivés, et il cachait avec une habileté incroyable ses propres humiliations. Sa soumission à Tibère et à son entourage était telle qu'on a justement dit de lui qu'il n'y avait pas de meilleur serviteur ni de pire maître. Cependant, même à cette époque, il ne pouvait dissimuler ses inclinations basses et cruelles. Il était passionné par la danse et le chant théâtral, des goûts que Tibère n'a pas trop contrariés, espérant qu'ils pourraient adoucir son caractère difficile. Le vieux renard le connaissait bien et disait parfois ouvertement : "Caius ne vit que pour ma perte et celle de tous. J'élève un monstre pour le peuple romain et un Phaéton pour le monde entier." MariageEn 33, Caligula se marie avec Junia Claudilla, qui décède en couches en 36. Une fois devenu empereur, il enlève successivement à leurs époux deux femmes nobles qu'il épouse pour les répudier immédiatement et les condamner à l'exil. Il s'agit d'Ennia Naevia, l'épouse de Macron, chef de sa garde prétorienne qui a remplacé Séjan, et de Livia Orestilla, la femme de Caius Calpurnius Pison, qui se suicide après avoir été accusé d'avoir empoisonné Germanicus. Caligula n'hésitera pas à se présenter en personne lors d'une cérémonie de mariage (à la fin de 37) pour épouser Ennia Naevia. Deux mois plus tard, il se sépare d'elle et, un an plus tard, il épousera Loliia Paulina, la femme du consul Memmius... Sa dernière conquête, Césonia (Caesonia), de plusieurs années son aînée (été 39), parvient à le retenir, mais à quel prix? Il lui dit qu'il souhaite la faire torturer pour découvrir pourquoi il l'aime tant; ou encore : "un simple geste de ma part et cette tête chère tombera." Il aimait à répéter ces cruelles plaisanteries avec ses amis. Le mois suivant, naît une fille, nommée Julia Drusilla en hommage à la soeur de Caligula. Dies imperii : 16 mars 37RègneTibère avait désigné son propre petit-fils Gemellus et Caligula comme ses successeurs, mais seul Caligula a été reconnu par le Sénat en l'an 37. Macron, chef de la garde prétorienne, surveille attentivement la situation et assure que Caligula accède au pouvoir sans encombre après la mort de Tibère le 16 mars 37. Il distribue des sommes importantes au peuple de Rome et accorde d'importantes gratifications à la garde prétorienne. Le nouvel empereur promet de gouverner en collaboration avec le Sénat et proclame une amnistie générale. Il rejette les accusations de trahison, rappelle les exilés, libère les prisonniers et annule les sentences infligées par Auguste et Tibère à des condamnés. Il rend un grand hommage à la mémoire de sa mère (Agrippine) et de ses deux frères. Il se rend aux îles Ponziane pour ramener les cendres de sa mère et de son frère, qu'il souhaite faire inhumer dans le Mausolée d'Auguste. Il accorde à son aïeule Antonia les mêmes honneurs qu'à Livie; à ses soeurs, les privilèges des Vestales; et à son oncle Claude, le consulat. Il adopte Gémellus et lui confère le titre de Prince de la jeunesse. Il distribue des largesses au peuple et accorde des gratifications aux soldats, qui doublent les legs de Tibère. Les magistrats retrouvent le plein exercice de leurs droits, sans possibilité de recours auprès du prince contre leurs jugements, et les comices d'élection sont rétablis. Cependant, il n'y a ni candidats ni électeurs. Lorsqu'il assume la fonction de consul, il prononce un discours dans la curie rempli de promesses grandioses, si impressionnantes que le Sénat, afin de lier le prince par ses propres paroles, décide qu'une lecture solennelle du discours impérial serait effectuée chaque année. Avec l'avènement de ce digne fils de Germanicus, la joie et la liberté reviennent en force dans la ville. Les jours sont désormais remplis de festivités, de divertissements et de spectacles : l'âge d'or d'Auguste semble renaître; après tout, qu'y avait-il de mieux que la liberté? Pour ne pas être en reste avec le favori du peuple, le Sénat décrète que le jour de son avènement sera célébré comme l'anniversaire d'une nouvelle fondation de Rome. En octobre 37, Caligula tombe gravement malade, une maladie qui le retient au lit pendant six mois. La tyrannie 
			Eustache Le Sueur Durant sa maladie, il nomme sa soeur Drusilla héritière de tous ses biens et de l'empire; quelques temps après, il l'épouse et, à sa mort le 10 juin 38, il la divinise. Ensuite, il annonce un deuil public et quitte Rome. Il se sent menacé par Gémellus, alors il le fait assassiner. Antonia, une femme vertueuse, lui adresse des reproches, alors il l'empoisonne ou la pousse au suicide. Macron, qui fut son confident et protecteur sous Tibère, ainsi que son épouse, qui avait oublié ses devoirs pour lui, sont également tués. Silanus, son beau-père, subit le même sort. Ses deux soeurs, après avoir été les victimes de ses caprices honteux et cruels, sont expulsées de son palais et envoyées dans des îles désertes. Il trouve que les exilés, qui sont autorisés par la loi à conserver leur fortune, mènent une vie trop confortable; il les fait donc assassiner, plongeant ainsi toutes les grandes familles romaines dans le deuil. L'un des droits les plus sacrés des citoyens était de ne jamais être soumis à une punition corporelle. Pourtant, un questeur est fouetté, et des sénateurs sont torturés. Il prend plaisir à inspirer la peur à ses femmes, à ses favoris, à tous ceux qui l'approchent : "Qu'ils me détestent, pourvu qu'ils me craignent", répète-t-il sans cesse. Il est obsédé par l'idée de la force et passe du temps devant un miroir à adopter des expressions terrifiantes. Il refuse d'avoir des conseillers ou des ministres, et, par une démonstration ostentatoire de pouvoir, il défie les peuples, les institutions, les individus, sans réaliser que les Germains, qu'il menace, pourraient réagir par une guerre dangereuse; que les Juifs, qu'il offense dans leurs croyances, pourraient se révolter; que la plèbe de Rome, soumise à l'impôt, pourrait se soulever; que le sénat, menacé, pourrait fomenter des conspirations; et que Chéréas, qu'il humilie, pourrait riposter par un coup de poignard. Au début de l'année 39, Caligula prononce un discours frappant, accusant les sénateurs de complicité dans les exécutions du règne de Tibère, y compris celles de sa mère et de ses frères. Les premiers troubles sérieux éclatent en septembre, lorsqu'il destitue les deux consuls. Au milieu d'un festin, il éclate soudainement de rire; les consuls veulent connaître la source de la gaieté de l'empereur : "Je pensais simplement", leur répond-il, "que je pourrais vous faire étrangler tous les deux d'un simple mot." Il revêtait tour à tour les costumes et les noms de tous les dieux, conversait au Capitole avec son frère Jupiter, parfois le menaçant, le provoquant : "Tue-moi", lui criait-il, "sinon je te tue". Pendant les tempêtes, il ripostait aux éclairs en lançant des pierres depuis une machine vers la rue, simulant le tonnerre par des grondements sourds. Il fit ériger sa propre statue à Jérusalem, une insulte cruelle pour les Juifs. Il nomma son cheval Incitatus comme l'un des nouveaux pontifes, et même envisagea de le faire consul, outrageant ainsi la vieille magistrature républicaine. Incitatus jouissait d'une mangeoire en ivoire, de couvertures pourpres et d'un collier de pierres précieuses. Des convives étaient invités à dîner en son nom, et l'empereur lui-même lui servait de l'orge en or à sa propre table. Que dire des prodigalités insensées, de ses somptueux dîners valant dix millions de sesterces, de ses réalisations extravagantes, comme ses villas flottantes, des navires ornés de pourpre, d'or et de gemmes, portant des arbres, des vignes, des jardins et des portiques; et de ce pont jeté sur la mer entre Baïa et Pouzzole, long de 3600 pas, revêtu d'une chaussée similaire à celle de la voie Appienne? En moins de deux ans, il épuisa l'immense trésor amassé par Tibère; des condamnations contribuèrent à son remplissage. Il exigeait qu'une part lui soit attribuée dans les testaments. Mais si le testateur tardait trop, pour le presser, il lui envoyait du poison. Pourtant, il ne souhaitait pas que la mort vienne rapidement et ordonnait que ses victimes soient tuées par petits coups : "Frappe", enjoignait-il au bourreau, "afin que la mort soit ressentie." Il est malveillant, mais en plus il éprouve de la jalousie. Toute forme de renommée le dérange, et à présent, il souhaite effacer l'histoire tout comme il élimine ceux qui lui font obstacle. Il a fait démolir les statues des hommes illustres érigées par Auguste dans le champ de Mars; il a proscrit les poèmes d'Homère et a tenté d'expulser Tite-Live des bibliothèques, le qualifiant d'infidèle et de mauvais historien. La science des juristes lui semblait superflue : il répétait souvent qu'il veillerait à ce qu'on n'ait plus besoin de consulter personne, sauf lui-même. Les traditions familiales ne sont pas davantage respectées; il a interdit aux plus nobles Romains les distinctions de leur lignée : le collier pour Torquatus, la chevelure bouclée pour Cincinnatus, et le surnom "Grand" pour Cn. Pompée. À Lyon, il eut une autre lubie : il mit en vente la garde-robe du palais impérial ainsi que les meubles de sa villa. C'est lui-même qui présidait aux enchères, et l'on devait payer non seulement la valeur de l'objet, mais aussi les souvenirs qui y étaient attachés, notamment la renommée du vendeur. "Ceci", déclarait-il, "a appartenu à Germanicus, mon père; ce vase est égyptien, il était à mon ancêtre Antoine; le divin Auguste portait ce vieux manteau lors de la bataille d'Actium", et les pièces d'or tombaient dans la main du brocanteur impérial. L'expédition en GermanieSon règne est principalement caractérisé par une démonstration de force sur le Rhin en 39, ainsi qu'une autre sur la côte des Morins cette même année, contre les Bretons, et par une seule annexion, celle de la Maurétanie, en 40. Le principal problème réside dans le manque de discipline de l'armée du Rhin et l'incompétence de Cornelius Lentulus Gaetulicus, le commandant de la région. Accusé de trahison, Gaetulicus est exécuté le 18 octobre 39. Le futur empereur Galba est alors nommé commandant de la Germanie supérieure, succédant à Gaetulicus. En l'an 39, Caligula quitta subitement Rome pour se rendre aux bords du Rhin, où il entreprit de vastes préparatifs et traversa même le fleuve. Toutefois, suite à une fausse alerte sur l'approche de l'ennemi, il abandonna précipitamment son chariot, chevaucha pour regagner le pont, et, gêné par les bagages, fut transporté de main en main au-dessus des têtes afin d'atteindre plus rapidement la rive gauche. Pour effacer le souvenir de cette panique, il organisa une autre campagne. Lors d'un festin, il fut informé de la présence des Germains, qu'il quitta héroïquement pour se précipiter vers l'ennemi et revenir le soir avec des prisonniers. Il s'agissait en réalité de soldats de sa propre garde germaine qu'il avait dissimulés dans un bois voisin. Par la suite, il adressa une lettre au Sénat, le réprimandant pour sa paresse et ses plaisirs, alors que lui-même se sacrifiait pour Rome dans la fatigue et le danger. Lorsqu'un chef breton se réfugia près de lui, il organisa immédiatement une grande expédition vers l'île en l'an 40. On raconte que les légions arrivées à Boulogne se rangèrent en formation le long de la rive; Caligula, monté sur sa flotte, s'avança en mer avant de revenir au rivage, où il prit place sur un trône et ordonna l'attaque au son de toutes les trompettes de l'armée. Les soldats cherchaient l'ennemi, mais Caligula leur indiqua la mer et leur fit ramasser les coquillages sur la plage, réservant ces trésors de l'Océan pour le palais impérial et le Capitole. Bien qu'il se soit déjà fait proclamer sept fois imperator, seul un triomphe grandiose pouvait récompenser de si glorieux accomplissements. La mort de CaligulaPendant près de quatre années, aucune protestation ne s'éleva parmi le peuple, l'armée ou les provinces contre ces festivités débridées du pouvoir. L'ensemble de l'empire observait avec étonnement, voire stupeur, cette extravagance démesurée. Cependant, lorsque Caius revint de Gaule à Rome avec des menaces envers les sénateurs, qu'il refusa de laisser venir à sa rencontre, et envers le peuple lui-même, souhaitant qu'il n'ait qu'une tête pour pouvoir la lui trancher d'un seul coup, des conspirations commencèrent à se former contre ce tyran. Deux de ces complots furent découverts, impliquant les deux soeurs survivantes de Caligula, Agrippina et Livilla. Marcus Aemilius Lepidus, ancien mari de Drusilla, fut également impliqué dans le troisième complot. Lépide fut exécuté, tandis que les soeurs furent emprisonnées sur les petites îles Ponziane, au large de la côte italienne. Certains sénateurs furent également exécutés. Le troisième complot réussit. Cassius Chéréas (Chaerea) et Cornelius Sabinus, officiers de la garde prétorienne, mais, derrière eux, il y avait leur chef Arrecinus Clemens et le puissant officier du palais, Callistus. Le tribun des prétoriens, Chéréas (Chaerea), que Caligula traitait de lâche, demanda le droit de porter le premier coup. Le 24 janvier 41, lors des jeux palatins, Caligula quitta brièvement sa place pour se restaurer avant le début d'un spectacle sur le thème des Enfers. Chéréas suivit le prince avec plusieurs conspirateurs, sous prétexte de lui demander le mot d'ordre, dans une galerie isolée du palais menant au théâtre, et le frappa de son épée. Caligula tenta de s'échapper, mais il chuta et fut immédiatement poignardé à trente reprises. L'épouse de Caius, Césonia, périt en même temps que lui, sous les coups d'un centurion, et sa fille fut écrasée contre un mur. Son corps fut discrètement transporté dans les jardins de Lamia, partiellement incinéré sur un bûcher improvisé, puis enseveli et recouvert d'herbe. Lorsque ses soeurs revinrent de leur exil, elles le déterrèrent, le brûlèrent et dispersèrent les cendres dans le Mausolée d'Auguste. Lorsque cette nouvelle incroyable se répandit dans la ville, personne ne voulut y croire. Des murmures s'élevèrent : "C'est sûrement un subterfuge pour tester notre loyauté, avant de nous anéantir ensuite."  | 
	
