Carus : vers 222 à Narbonne; mort en août 283 près de Ctésiphon (Perse)

Titre : Imperator Caesar Marcus Aurelius Carus Pius Felix Invictus Augustus (septembre 282-août 283)

Nom

Carus
Carus

Marcus Aurelius Carus

Naissance

Vers 230, à Narona en Illyrie. D'autres versions le font naître à Milan, voire à Rome. Eutrope confond Narona en Illyrie avec Narbonne en Gaule.

Famille

Sa famille serait originaire de Pannonie ou de Carthage en Afrique.

Père

Il pourrait être un noble Africain.

Mère

Elle pourrait être une noble romaine.

Mariage

Son épouse dont on ignore le nom lui donne deux fils, Carin et Numérien.

Portrait

Carus reçoit une éducation très soignée, à Rome. Mais peu à peu son esprit austère, voire sévère, tourne à l'aigre.

Cursus

Carus fait probablement une carrière militaire. En 276, sous Probus, il remplit l'office de préfet du prétoire. En 282, lorsque l'empereur reprend la route de l'Orient pour arracher aux Perses les provinces de Mésopotamie et d'Arménie, celui-ci lui confie la défense de l'Occident. Mais, en septembre 282, profitant de l'absence de son maître, il se fait acclamer empereur par les troupes stationnées en Rhétie et en Norique.

Dies imperii : septembre 282

Règne

Le meurtre de Probus par ses propres soldats en septembre 282 permet au nouveau souverain, Marcus Aurelius Carus, d'hériter du pouvoir dans le calme. Commandant de la garde prétorienne, il se trouve à Sirmium lorsque, au début du même mois, il est proclamé empereur contre Probus. Il y est sans doute toujours, lorsque Probus vient à sa rencontre et se fait assassiner. Dans son entreprise de conquête du pouvoir, Carus bénificie de l'important soutien de l'armée et des principaux chefs. L'homme appartient vraisemblablement au corps d'officiers qui gouverne l'empire depuis quarante ans, mais il diffère de ses prédécesseurs de par sa provenance géographique. Carus, en effet, ne vient pas des provinces fortement militarisées, mais de la cité assoupie de Narbonne, sur la côte méditerraéenne de la Gaule. Né vers 224, il a quelque six ans de plus que Probus; à l'âge de cinquante-huit ans, il approche de la fin de sa carrière lorsque se présente pour lui l'occasion de tenter un coup d'Etat.

Reconnu par les troupes qui ont assassiné Probus, Carus ne se donne même pas la peine de faire ratifier son élection par le sénat qui brille par un effacement de plus en plus marqué. Pire, il remet en vigueur l'édit de Gallien excluant les sénateurs des gouvernements provinciaux et des commandements militaires. Sitôt élu, il associe à son pouvoir ses deux fils, Carin et Numérien, en les nommant César. Puis, reprenant à son compte les projets de son prédécesseur, il part pour l'Orient, en décembre 282 ou en janvier 283, accompagné de son cadet Numérien, combattre les Perses.

Avant de partir, il nomme Auguste son aîné, Carin, et lui confie la défense de l'Occident. Au printemps 283, Carus et Numérien affrontent victorieusement les Sarmates et les Quades sur le Danube. Puis il passe en Asie et en Syrie. C'est là, en mai 283, qu'il nomme également Auguste son fils Numérien.

Leur objectif principal demeure néanmoins la guerre contre les Perses que Probus préparait au moment de sa mort. Cette campagne tient plus de l'aventure militaire que de la nécessité stratégique; la Perse ne représente plus, comme au temps de Shapur Ier, une menace. La force d'invasion romaine progresse à travers la Mésopotamie, défait les Perses, s'empare de Ctésiphon, la capitale, et de la cité voisine de Coche, fondée par le roi Adachir cinquante ans aupravant. Son expédition contre les Perses se solde par une éclatante victoire. Il réussit à leur enlever la Mésopotamie. Ce qui vaut les titres de Particus maximus et de Persicus maximus.

Mais le temps ne lui est pas donné de tirer profit de sa victoire. Il meurt vers la mi-juillet 283, près de Ctésiphon, foudroyé par la maladie (?), foudroyé au cours d'un violent orage sur les bords du Tigre (?), ou, une nouvelle fois, assassiné par ses soldats (?). D'autres sources récoltées par Zonaras prétendent que Carus serait revenu vivant d'Orient, qu'il ne serait mort qu'après un séjour à Rome lors d'une expédition contre les Huns.

Mais tout cela est peu probable. Nombreux sont ceux qui pensent que la "foudre" qui a frappé n'était autre que la main d'Aper, le préfet du prétoire, ou celle de Dioclétien, le commandant de la garde impériale. Mais ce ne sont là que des hypothèses qu'aucune preuve vient étayer.

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