Claude II le Gothique : né le 10 mai 214; mort en août 270 à Sirmium (Pannonie)Titre : Imperator Caesar Marcus Aurelius Valerius Claudius Pius Felix Invictus Augustus (septembre 268-août 270)Nom
Marcus Aurelius Valerius Claudius. L'histoire le connait sous le nom de Claude le Gothique en souvenir de ses brillantes victoires sur les Goths. NaissanceIl voit le jour le 10 mai 214 (ou 215), en Dardanie, dans la province balkanique de la Mésie supérieure. FamilleIl descend peut-être d'une famille barbare entrée au service de Rome à la fin du IIème siècle ou au début du IIIème siècle. Il a deux frères, Quintille et Crispus. Ce dernier serait le père de Claudia, la mère de l'empereur Constance Chlore. PortraitTous les écrivains anciens louent sa dignité morale, sa modestie, son équité, sa valeur militaire. Tous regrettent qu'il n'ait pas eu le temps de donner sa pleine mesure. CursusNous ne connaissons pratiquement rien de ses débuts. Il s'élève peu à peu dans la hierarchie militaire pour accéder aux postes à responsabilité sous Gallien. Général de l'Illyrie en 259, il participe aux côtés de cet empereur à la lutte que celui-ci mène en Gaule, en 262-263, contre Postumus puis, dans les balkans, en 267, contre les Goths. Ses excellents états de service lui valent d'être nommé finalement général de la cavalerie. A la fin de l'année 267 ou au début 268, lors de la révolte d'Auréole, Claude rejoint Gallien sous les murs de Milan. L'empereur l'envoie défendre Pavie. Après avoir assassiné Gallien, son état-major proclame, le 22 mars 268, Claude empereur. On ignore dans quelle mesure ce dernier trempe dans le complot. Dans tous les cas, il sait que les conjurés se sont mis d'accord sur son nom. Le sénat ratifie ce choix. Les soldats, qui n'ont pas participé au complot et qui sont attachés à Gallien, n'approuvent pas son assassinat. Leurs généraux les calment en leur accordant un donativum de 20 aurei par tête et en les assurant que Gallien a désigné Claude comme successeur. Dies imperii : 22 mars 268RègneL'homme qui succède à Gallien, Claude II le Gothique, est une sorte de héros pour les historiens tardifs, influencés par la légende entourant sa mort et par sa parenté supposée avec l'empereur Constantin. Soldat avant tout, Claude II mène la même politique que son prédécesseur. Il fait d'abord front au danger immédiat qui menace l'empire. Et ce danger s'appelle les Alamans et les Goths. Il est le premier d'une importante lignée d'empereurs illyriens, qui s'étend au siècle suivant. Avant d'accéder à la dignité d'Auguste, Claude a détenu d'importants commandements militaires sous Valérien et Gallien. L'armée le considère comme le successeur naturel de Gallien après l'assassinat de ce dernier, en septembre 268. Le sénat et le peuple de Rome semblent avoir bien accueilli cette nomination. Au moment où le commandant de la cavalerie dalmate assassine Gallien à Milan, Claude commande des troupes de réserve à Ticinum (la moderne Pavie), à une trentaine de kilomètres du lieu du meurtre. Il reprend aussitôt la direction des opérations contre Aureolus; après la reddition de Milan, l'usurpateur est exécuté. Les meurtriers de Gallien ne sont toutefois pas inquiétés, peut-être parce que Claude lui-même faisait partie des conjurés. Il n'en persuade pas moins le sénat de diviniser son prédécesseur et ordonne que cesse l'élimination des partisans de Gallien. En 268, les Alamans, venus de la Rhétie, tentent une nouvelle fois d'envahir l'Italie. Claude II, avec sa cavalerie, leur inflige une première défaite près de Milan et une seconde près du lac de Garde. Vaincus, ces Germains n'ont d'autre solution que de regagner précipitament leur repaire, la Rhétie. Cette victoire vaut à Claude II le titre de Germanicus maximus. Dans le même temps, il envoie le préfet des vigiles, Placidianus, à la tête d'une petite armée, défendre la Narbonnaise contre les appétits de Victorinus, le sucesseur, depuis 269-270, de Postumus, aux commandes de l'empire de Gaule. Cet empire donne des signes de faiblesses. A l'avènement de Claude, le Sud de la Narbonnaise et l'Espagne font sécession et rejoignent l'empire romain. La ville d'Autun se soulève aussi et appelle l'intervention de Claude. On ignore les raisons qui empêchent Claude de secourir cette ville. Il s'arrête, en effet, à Grenoble. Tetricus qui a remplacé Victorinus à la tête de l'empire de Gaule reprend la ville et la met à sac. En 269-270, Claude II marche contre les Goths qui attaquent de nouveau l'empire avec une armée de trois cent vingt milles hommes et une flotte de deux mille vaisseaux, d'après les estimations de Zozime. Ces chiffres sont, semble-t-il, fortement exagérés. Mais cette incursion est cependant le plus important déplacement de Germains au IIIème siècle. Ils veulent prendre leur revanche après la défaite que leur a infligée Gallien, en 267. Partis de l'embouchure du Dniestr, au printemps 269, ils longent les côtes du Pont-Euxin. Après avoir échoué devant Byzance, leur flotte s'en va piller les côtes de la Grèce, de Chypre, de Rhodes et de la Crète, tandis que leur armée terrestre remonte vers le Danube. Claude II les arrête à Naissus, en Mésie supérieure, et leur inflige une cinglante défaite. Les Goths perdent plus de cinquante mille hommes sans compter tous les fuyards qui périssent de froid, de faim et de la peste. Claude II recevra le titre de Gothicus maximus. Claude, qui concentre ses efforts sur les Goths, ne poursuit pas l'avantage de façon à enlever le reste de la Gaule. De plus, la situation est beaucoup plus alarmante en Orient. Zénobie, la veuve d'Odénathe, a rompu avec Claude en 269 et étendu son pouvoir jusqu'à Ankara, à l'Ouest. L'année suivante, elle envahit l'Egypte, écrase la garnison romaine et coupe l'approvisionnement en blé dont la ville de Rome dépend depuis l'époque d'Auguste. Avant d'avoir pu réagir, Claude est emporté par la peste. Alors qu'il se prépare, à Sirmium, à tenir tête aux Vandales qui menacent de nouveau la Pannonie, Claude II meurt, le 6 septembre 269, frappé par la peste apportée par les Goths. |
