Constance II : naissance le 7 août 317 à Sirmium (Mésie); mort le 3 novembre 361 à Mopsueste (Cilicie)Titre : Imperator Caesar Flavius Julius Constantius Augustus (9 septembre 337-3 novembre 361 : 24 ans, 1 mois et 25 jours)Nom 
			Flavius Julius Constantius Naissance7 août 318 à Sirmium. PèreL'empereur Constantin. MèreL'impératrice Fausta. MariageConstance II épouse successivement la fille de Jules Constance, puis vers 354, Eusébie d'une famille noble de Thessalonique. Cette fille du consul Flavius Eusebius (?) exerce une influence positive sur lui, mais elle ne lui donne pas d'enfants. Elle meurt au début de l'hiver 360. Quelques semaines plus tard, Constance II contracte un troisième mariage. Il épouse une certaine Faustine qui lui donne son premier enfant, une fille. Mais la joie ne lui est pas donnée de la tenir dans ses bras. Il meurt peu de temps avant sa naissance. PortraitAmmien, un de ses biographes, dit de lui qu'il a l'esprit mesquin, l'intelligence médiocre, si bien qu'il se laisse fortement influencer par son entourage. Sa foi religieuse ressemble à celle d'une vieille femme bigote et superstitieuse. Comme son père, il croit que Dieu le favorise dans ses visions. Il a, par contre, une idée si haute de son métier de souverain qi'il croit devoir adopter une attitude hiératique, s'interdisant "de se moucher, de cracher, ou de se gratter" durant les cérémonies publiques. Mais vivant dans la terreur des complots, il se montre implacable, atroce, dès qu'il se sent offensé dans sa dignité impériale. Ce portrait trop noir oublie de relever que cet empereur ne cesse, durant son règne, de faire face à tous les dangers qui menacent l'empire, qu'il combat ses adversaires sans jamais céder au découragement, mais il est vrai aussi sans jamais non plus faire preuve de génie, et qu'à aucun moment il ne laisse le pouvoir militaire l'emporter sur le civil. Chrétien arien, il soutient cette hérésie contre l'Eglise dont il contrôle les réunions, les conciles, les nominations, donnant naissance au césaropapisme. CursusLe 8 novembre 324, à l'âge de sept ans, Constantin I l'élève à la dignité de César. En 333, il l'installe à Antioche avec mission de gouverner l'Egypte et l'Asie. A ses côtés, pour le conseiller dans sa tâche, il place un préfet, Ablabius. Très vite, il doit prendre des dispositions pour défendre ses provinces, les Perses se faisant de nouveau menançants. En 334, il fortifie Amida et Antoninoupolis. En 337, en tant que César d'Orient, il préside les obsèques de son père. Puis, du 22 mai au 9 septembre, il gouverne, au nom de l'empereur défunt, l'empire avec ses frères et le César Delmace. Durant ces quelques mois où les intrigues foisonnent, les trois frères décident de gouverner seuls. Ils éliminent donc les membres de la famille de Jules Constance, le demi-frère de leur père Constantin, auxquels celui-ci a confié d'importants gouvernements. Ils passent au fil de l'épée Jules Constance, le César Delmace, Hannibalien et quelques ministres trop puissants qui leur portent ombrage. Puis, le 9 septembre, les trois frères se retrouvent à Viminacium et décident de prendre le titre d'Auguste et de se partager l'empire. Constance II prend la direction de l'Orient, plus le diocèce de Thrace. Leur frère cadet Constant n'aurait que l'Illyrie, et encore ! sous l'oeil vigilant de son frère aîné. Dies imperii : 9 septembre 337RègneMaître de l'Orient, Constance II n'a guère le temps de goûter en paix les fruits du pouvoir. Il doit immédiatement intervenir en Arménie où un parti romanophile s'est insurgé contre le roi de ce royaume. Il juge plus sage de réconcilier ce peuple avec son roi. Puis, au printemps 338, il doit secourir Nisibe que le roi des Perses Shapur assiège depuis deux mois, et donner la chasse aux Sarrasins qui razzient le pays. Afin de pouvoir intervenir sur toutes ses frontières, il s'installe à Antioche et non à Constantinople. Durant dix ans, de 343 à 353, il doit faire face, chaque année, avec une fortune diverse, à une attaque des Perses. Sur le front danubien, en Scythie Mineure, il fait restaurer entre Axiopolis (Tchernavoda) et Tomi (Konstantza) le mur de la Dobroudja, construit par Constantin, en 332-334, pour empêcher les Germains d'entrer dans l'empire. A l'intérieur de son domaine, il s'efforce de faire régner la justice qu'il tente de moraliser. Il punit ainsi le juge qui garde un prévenu plus d'un mois en prison sans l'entendre. Il ordonne la séparation des sexes dans les prisons. Il décrète que l'homicide, l'empoisonnement, le rapt, l'adultère et le maléfice sont des crimes pour lesquels il n'y a ni possibilité de recours, ni d'amnistie. Mais il défend aux Juifs d'acheter des esclaves chrétiens et d'épouser des chrétiennes (13 août 339). Sa police d'Etat est partout, contrôlant tout, surveillant tout. Son administration se gonfle au point qu'un de ses critiques, Libanios, se moque de tous ces fonctionnaires qui se ruent vers la "mangeoire impériale". Après l'assassinat, le 18 janvier 350, de son frère Constant, Constance II quitte Antioche pour récupérer l'Occident que se disputent trois usurpateurs, Magnence, Vetranio et Népotien. En 351, à Sirmium, alors qu'il est en route pour l'Occident, Constance II nomme César Gallus. Ce fils de Jules Constance est un rescapé des exécutions de 337. Une maladie que l'on croyait mortelle l'a sauvé des mains du bourreau. Guéri, et ne représentant plus un danger pour le trône, il rentre en grâce. Le 15 mars 351, Constance II lui confie la garde de l'Orient. Mais ce cousin se montre indigne de cet honneur. Avec sa femme Constantia, qu'il a épousée en 351, "une vraie mégère faite femme, toujours prête à excécuter les fureurs de son mari et non moins cruellement avide que lui de sang humain" (Ammien Marcellin, Histoire, XIV, 2)", il commet crimes et injustices dans l'exercice de son pouvoir. A la fin de l'année 354, Constance II se voit contraint de le rappeler et de la passer en jugement. Les chefs d'accusation sont si accablants qu'il le fait aussitôt décapiter à Fianone en Istrie. Dès 353, après avoir éliminé Vetranio et Magnence, Constance II se retrouve seul à la barre de l'empire tout entier. De 353 à 355, il tente de fortifier le système défensif de la Gaule contre les Alamans qui font pression sur le Rhin et sur le lac de Constance. Mais ses efforts sont réduits à néant par la rébellion, le 11 août 355, d'un de ses chefs militaires, le Franc Silvanus. Peu avant la bataille de Mursa (28 septembre 351) entre Constance II et l'usurpateur Magnence, Silvanus trahit ce dernier et passe dans le camp de l'empereur. Celui-ci, pour le récompenser, le nomme Maître de la cavalerie et de l'infanterie. Mais très vite il tombe victime d'une cabale. Pour sauver sa vie, il croit judicieux de se faire proclamer empereur par ses soldats, le 11 août 355, à Cologne. Constance II, que l'on met trop tard au courant de l'intrigue dirigée contre son général pour le tirer de ce mauvais pas, ne peut faire autrement que de lui envoyer un "commando" déguisé en ambassade pour l'éliminer. Silvanus succombe vingt-huit jours après avoir revêtu la pourpre impériale. Certains historiens pensent que cette rébellion n'est pas seulement la conséquence d'une cabale, elle manifeste entre la colère des milieux militaires d'Occident contre la prépondérance des civils orientaux à la cour de Constance II. Les Alamans profitent de ces divisions pour repasser le Rhin en automne 355, et faire voler en éclats toutes les défenses romaines. Trente-cinq mille de ces Germains, dit-on, emportent vingt-cinq villes dont Strasbourg, Spire, Worms, Mayence... Ils s'enfoncent en territoire gaulois jusqu'à Troyes, Lens, Autun. Cette invasion laisse apparaître au grand jour la faiblesse de l'armée romaine. Elle n'est plus à même d'assurer efficacement la garde du Rhin. Devant ce désastre, Constance II qui ne peut intervenir personnellement sur ce théâtre d'opérations, occupé qu'il est par la défense de la frontière en Rhétie, fait chercher à Athènes, son cousin Julien, le frère de Gallus. Le 6 novembre 355, il l'élève à la dignité de César devant son armée réunie à Milan et le charge de reconquérir la Gaule. En l'espace de trois ans, à la tête d'une misérable petite armée, Julien réussit cette mission impossible. Du 28 avril au 29 mai 357, Constance II se rend à Rome où il est reçu avec faste. De là il se rend à Sirmium, dont il fait son quartier général de 357 à 359, pour lutter contre les ennemis traditionnels de Rome : les Sarmates, les Quades, les Limigantes, toujours dangereux. Mais le temps ne lui est pas donné de rétablir la sécurité sur cette frontière. Les Perses de nouveau franchissent le Tigre. Il quitte donc Sirmium pour gagner Constantinople où il réside de 359 à 360. C'est durant ce séjour qu'il inaugure Sainte-Sophie (15 février 360) et fait de la ville de son père la capitale de l'empire romain d'Orient, au détriment d'Antioche. Les Perses devenant de plus en plus menaçants, il quitte Constantinople, au printemps 360, pour gagner le front. En route, à Césarée de Cappadoce, il apprend que Julien s'est déclaré Auguste. Constance II ne parvient pas à stopper l'avancée perse, mais un répit lui est accordé. Les oracles consultés par le roi des Perses interdisent à celui-ci de franchir un fleuve durant toute l'année. L'offensive perse est donc stoppée et Constance II, qui séjourne à Antioche, a le temps, durant l'hiver 360-361, de se remarier, son épouse venant de décéder peu de temps auparavant. Il pense avoir le temps de marcher contre Julien qui est déjà parvenu à Naissus (Nisch) et marche à sa rencontre avec son armée. C'est dans le domaine religieux que le règne de Constance II marque avant tout l'Histoire. Si son père Constantin se voulait "l'évêque pour le dehors", Constance II, lui, se prend pour l'évêque des évêques". En conséquence il exige d'eux une soumission totale. Il n'est donc pas étonnant qu'il se trouve pris au centre de la querelle qui divise chrétiens orthodoxes, partisans des décisions prises au concile de Nicée de 325 et chrétiens ariens, fort nombreux en Orient. Soutenant la cause de ces derniers, Constance II essaie de la faire triompher en bannissant, en 356, le plus farouche partisan de l'orthodoxie, le turbulent évêque Athanase d'Alexandrie, et en convoquant plusieurs conciles, dont l'un à Rimini en 359 et un autre à Constantinople en 360. Mais les passions sont telles que sa politique religieuse n'a d'autre effet que de diviser encore davantage les chrétiens d'Orient et d'Occident au point de susciter, à sa mort, une résurgence de l'ancienne religion romaine dont son successeur, l'empereur Julien, se fera le plus zélé des propagateurs. Malheureusement pour lui, Constance II tombe malade à Tarse. Il demande alors à être baptisé par l'évêque arien d'Antioche, Euzoius. Il a la sagesse de nommer Julien son héritier. Et le 3 novembre 361, il meurt, à Mopsucreanae en Cilicie, au premier relais après Tarse. Il est âgé de quarante-trois ans.  | 
	
