Trébonien Galle : né vers 206 en Italie; mort en Août 253 à Interamna (Ombrie)

Titre : Imperator Caesar Caius Vibius Trebonianus Gallus Pius Felix Invictus Augustus (mi-juin 251-août 253)

Nom

Galle
Trébonien Galle

Caius Vibius Trebonianus Gallus.

Naissance

D'origine italienne, Galle est né vers 206 près de Pérouse.

Famille

Sa famille est une ancienne famille étrusque, originaire de Pérouse, en Italie.

Mariage

Il épouse Afinia Baebiana qui lui donne un fils, Volusien. Il semble qu'elle ne doit plus être en vie au moment où Trébonien s'empare du trône.

Portrait

Trébonien Galle n'a pas bonne presse auprès de ses biogrâphes qui lui reprochent sa mollesse, son libertinage, son laisser-aller.

Cursus

Sénateur, il a été consul. Lorque Trajan Dèce est acclamé empereur par ses soldats, Trébonien est gouverneur de la Mésie. En 249, alors que le nouvel élu dégarnit la frontière du Danube pour marcher avec ses troupes contre l'empereur Philippe I, les Goths, sous la conduite du roi Kniva, envahissent la Mésie. Cette invasion oblige Trajan Dèce à revenir sur le Danube avec ses troupes pour chasser ces barbares. Durant cette campagne, Trébonien, posté avec ses troupes sur le flanc de l'ennemi, n'entreprend rien pour soutenir les efforts de Trajan Dèce. Est-ce dans l'espoir de permettre aux Goths de battre l'empereur afin de s'emparer du pouvoir par cette trahison déguisée. Difficile à dire. Mais sitôt après la défaite et la mort de Trajan Dèce, ses soldats le proclament empereur, le 15 août 251.

Dies imperii : 15 aoû 251

Règne

Après la mort de Dèce et de son fils, en juin 251, dans la guerre contre les Goths, l'armée romaine, vaincue, choisit comme empereur Caius Vibius Trebonianus Gallus. Aussitôt élu Trébonien prend comme co-empereur Hostilien, le second fils de Trajan Dèce, pour obtenir aussi bien l'appui du sénat que celui des partisans de l'empereur défunt. Plus encore, il donne à son fils Volusien, qu'il nomme César, une fille de Trajan Dèce pour épouse, par contre, il oblige l'impératrice-veuve à se retirer. Certains prétendent que Galle avait connaissance du piège tendu par les Goths, mais cela n'est sans doute qu'une invention tardive. Le règne de Galle a été troublé par les Goths, les Perses et la peste.

Afin de pouvoir se rendre à Rome et défendre sa cause devant le sénat, il traite avec les Goths. Impatient d'entrer à Rome, Galle conclut la paix avec eux en leur permettant de conserver le butin et les prisonniers romains qu'ils ont faits, et en consentant à leur verser un tribu annuel. Il semble qu'il récupère la Mésie en obtenant leur retrait au-delà du Danube contre un tribut annuel. De plus, il leur abandonne de nombreux prisonniers et leur fournit d'abondantes provisions. L'idée de devoir payer un tribut annuel à des barbares soulève l'indignation des romains habitués à se considérer encore comme les maîtres du monde. Ce traité humiliant vaut à Trébonien le mépris général.

Puis il retourne à Rome, ravagée par la peste. Galle va gagner l'affection du peuple romain en prenant des mesures pour enterrer convenablement les victimes de la peste, y compris les plus pauvres. Hostilien est l'un des premiers emportés par l'épidémie; il meurt en juillet 251. Pour le remplacer, Galle élève son fils Volusien à la dignité d'empereur. La peste continue de faire des ravages. "Non moins que la guerre qui surgissait de partout, la peste aussi, qui apparut dans les villes et les villages, fit périr le reste du genre humain; jamais encore par le passé elle n'avait provoqué pareille hécatombe d'hommes" (Zosime). Elle emporte Hostilien peu de temps après avoir été élevé à la dignité de coempereur. Trébonien nomme alors son fils Volusien Auguste, en octobre 251.

On accuse les chrétiens d'être responsables de ce fléau parce qu'ils refusent de prendre part aux prières que, dans tout l'empire, on adresse aux dieux. Trébonien se met donc à son tour à les persécuter.

Ce désastre s'accompagne de sérieux revers aux frontières Nord et Est de l'empire. En Orient, le roi perse Shapur Ier lance, en 252, une nouvelle offensive contre les provinces romaines. Il défait les légions d'Orient à Barbalissos (la moderne Qalat Balis) et envahit toute la province de Syrie. L'année suivante, Antioche, troisième ville du monde romain et capitale de la Syrie, tombe aux mains des Perses. En 252-253, occupé à repousser les Perses qui ont repris aux romains l'Arménie, Trébonien doit confier au nouveau gouverneur de Mésie, M. Aemilianus (Aemilien) la mission de renforcer les Goths qui ont recommencé leurs incursions sur le Danube et en Asie mineure. Pendant ce temps, sur le danube inférieur, les Goths rompent l'accord conclu avec Galle et pillent à nouveau les territoires romains. Aemilien réussit à les repousser. Ses soldats, suivant un scénario bien rôdé, le proclament empereur le 24 juillet 253. Toutes les provinces orientales le reconnaissent elles aussi.

Trébonien regagne alors l'Italie et demande à un de ses généraux, P. Licinius Valerianus (Valérien), chef des armées du Rhin et du Haut Danube, de l'aider à combattre cet usurpateur.

Valérien obéit et marche sur la Mésie. Trop tard ! Aemilien est déjà parti avec ses troupes à la conquête de l'Italie.

Valérien, que ses troupes ont aussi acclamé empereur de Rhétie, prend à son tour la route de l'Italie.

Nous trouvons donc, en cette année 253, quatre Augustes (Trébonien Galle, Volusien, Aemilien et Valérien) à la tête de trois armées qui marchent à la rencontre l'une de l'autre en Italie, deux (celle d'Aemilien et de Valérien) pour conquérir le pouvoir et une (celle de Trébonien et de son fils Volusien) pour le défendre.

Au début d'août 243, à Terni ou à Forum Flamini, l'armée d'Aemilien bat celle de Trébonien et de son fils Volusien. Tous les deux sont tués au cours de la bataille. le sénat s'incline devant le fait accompli et reconnaît Aemilien empereur.

haut de page