Gallien : né vers 218; mort en septembre 268 à Mediolanum (Italie)Titre : Imperator Caesar Publius Licinius Egnatius Gallienus Pius Felix Invictus Augustus (253-268)Nom
Publius Licinius Egnatius Gallienus. Naissancevers 218. PèreL'empereur Valérien Ier. MèreEgnazia Mariniana. MariageIl épouse Giula Cornelia Salonina, une grecque, née en Bithynie. C'est une femme d'une grande finesse, d'une sensibilité extrême et d'une culture exceptionnelle. CursusEn 253, lorsque les légions du Rhin et du Haut-Danube proclament son père Valérien empereur, Gallien est nommé César, à Rome, par le sénat. Mais son père le proclame immédiatement co empereur. PortraitLa tradition sénatoriale représentée par les auteurs de l'Histoire Auguste, ou par Aurelius Victor ou encore par Eutrope brosse un portrait fort peu sympathique du personnage. Gallien est un homme cruel, débauché, perfide, indifférent au sort de son père, qui ne fait pas grand-chose pour sauver l'empire du désastre. Les auteurs grecs, tels que Pierre le Patrice, Zosime ou Zonaras, par contre, sont plus positifs. Ils ne disent pas un mot sur ses débauches, de sa cruauté, de sa perfidie. Au contraire, ils nous dépeignent un empereur actif, entreprenant, courant et se battant sur tous les fronts. A leurs yeux, dans la galerie des portraits des empereurs, Gallien fait bonne figure. Et aux yeux de l'Histoire ? Elle est plutôt d'accord avec les auteurs grecs. Si les historiens sénateurs font de Gallien le bouc émissaire de tous les maux dont souffre l'empire à ce moment-là, ce n'est pas sans raison. Ils en veulent à Gallien d'avoir renvoyé leurs collègues à leur chères études en supprimant leur fonction militaire. La situation réclame des hommes courageux. Les sénateurs rechignent à s'exposer ou à se soumettre aux directives impériales. Ils lui en veulent d'avoir laissé se constituer à l'intérieur de l'empire deux Etats indépendants : l'empire de Gaule et le royaume de Palmyre. Ils lui en veulent également d'avoir favorisé le christianisme. Efficace, Gallien réforme l'armée en séparant radicalement le cursus des carières civiles et militaires. Il tient à confier les commandements aux plus dignes, aux plus capables et non aux "pistonnés". Afin de pouvoir intervenir rapidement sur n'importe quel théâtre de combat, il place sa cavalerie sous un commandement unique et en fait le fer de lance de son armée. Cultivé, il s'entoure d'une cour qu'anime son épouse Salonina, et qu'éclaire Plotin le philosophe neo-platonicien. Ami des arts, il favorise leurs éclosion. Les chefs d'oeuvre fleurissent en peinture et en sculpture notamment. Intelligent, il fait cesser les persécutions contre les chrétiens. La paix à l'intérieur de l'empire (ou de qui en reste) est absolument indispensable pour faire face aux périls qui le menacent de toutes parts. Il promulgue en 260 un édit de tolérance qui ouvre une période de quarante années appelée la "petite paix de l'Eglise". C'est sur le plan financier qu'il réussit le moins bien. Il ne peut empêcher l'inflation d'atteindre des proportions extraodinaires. Mais dans l'ensemble, aux yeux de l'Histoire, Gallien n'a surtout pas démérité si l'on prend en compte les conditions dans lesquelles il a dû oeuvrer, car non seulement l'empire est attaqué de tous côtés, non seulement ses chefs militaires lui disputent le pouvoir, mais la peste continue de faire de terribles ravages, décimant soldats et population. L'histoire Auguste avance le chiffre de cinq mille morts par jour. Dies imperii : 22 octobre 253RègneGallien, ou Publius Licinius Egnatius Gallienus, a environ quarante ans quand son père devient empereur en 253 et que lui-même est nommé César. Un mois plus tard, il est élevé au rang d'Auguste et de coempereur. L'année suivante, quand Valérien quitte Rome pour contrer la menace perse, il confie à Gallien la responsabilité des provinces occidentales. Le père et le fils ne devaient plus jamais se revoir. Tandis que Valérien fait campagne à l'Est, Gallien défend les frontières du Rhin et du Danube contre les attaques des Gemains. De 254 à 256, il se bat sur le Danube, puis, lorsque la frontière est suffisamment sûre, il se déplace vers l'Ouest sur le Rhin. Le fait qu'on lui ait décerné le titre de Germanicus Maximus cinq fois entre 255 et 258 et celui de Dacicus Maximus en 257 prouve que ses efforts ont été couronnés de succès, ce que confirment les pièces de monnaie qui mentionnent des victoires sur les Germains. En 258, l'empereur retourne sur la frontière du Danube. C'est là que son fils aîné, le jeune Valérien, auquel on a accordé le rang de César deux ans auparavant, meurt au début de l'année. Gallien est sans doute engagé dans des opérations sur le Danube moyen lorsque des troubles éclatent plus à l'Ouest. Entre 258 et 260, les barbares repartent à l'attaque. L'Occident romain subit une de leurs plus formidables offensives sur le Rhin. Les Francs, une nouvelle fois, envahissent la Gaule en traversant ce fleuve à la hauteur de Cologne. Les Alamans font de même en forçant la frontière en Rhétie. Malgré ces vicissitudes, Gallien parvient à conserver le contrôle de l'armée du Danube. Il est moins heureux avec l'armée du Rhin et les provinces orientales. Alors qu'un groupe d'Alamans envahit l'Italie durant l'été 260, une autre bande ravage la Gaule, et des guerriers Francs frappent en Espagne, détruisant la cité de Tarragone. Gallien ne peut fournir une aide immédiate aux provinciaux terrorisés. Son fils Salonin, à qui il a confié la direction des affaires à Colonia Agrippina (Cologne), n'y parvient pas davantage. C'est dans ces circonstances que Marcus Cassianus Latinius Postumus, le gouverneur de la Germanie Inférieure, défait l'un des groupes de pillards. Fort de ce succès, il tente de s'emparer du pouvoir. Après voir été proclamé empereur par les soldats, il marche sur Cologne, où se trouve Salonin, récemment élevé au rang d'Auguste. Postumus assiège la ville et refuse de lever le siège tant que Salonin et son gardien Silvanus ne lui auront pas été remis. Dès qu'ils sont en son pouvoir, il les fait mettre à mort. Révolte de PostumusLe gouverneur de la Pannonie inférieure, Ingenuus, qui voit sa frontière dégarnie et ses provinces danubiennes livrées pratiquement sans défense aux attaques des barbares, manifeste haut et fort son désaccord avec Gallien en lui contestant, durant l'été ou l'automne 258, le pouvoir en Pannonie. Postumus prend le titre d'empereur durant l'année 259 ou 260, fondant ainsi l'empire de Gaule. En usurpant le pouvoir, Postumus ne revendique pas l'empire d'Occident. Il cherche simplement à mieux défendre la Gaule, la Bretagne et la péninsule ibérique en les rassemblant en un Etat. Il semble que la Bétique (Andalousie) reste fidèle à Gallien. Puis, entre juillet et décembre 259, Gallien apprend que le général Régalien qu'il a laissé en Pannonie pour maintenir l'ordre et la sécurité, a profité de son absence et de la capture de Valérien pour s'emparer du pouvoir. Face à ces usurpations, Gallien réagit différemment. Possédant tout de même suffisamment de forces armées pour contrer Ingenuus, il envoie Auréole, son général en chef de sa cavalerie, le combattre. Ingenuus est défait à Mursa (la moderne Osijek) en Pannonie en 258. Ingénuus fuit le champ de bataille, mais est tué par ses propres partisans. Mais cette usurpation ne préoccupe que peu de temps Gallien. Les barbares du Danube : les Sarmates, les Quades, les Roxolans, qui cherchent, eux aussi, à tirer profit maximum de la capture de Valérien, ont de nouveau franchi le Danube, envahi la Pannonie et emporté Régalien dans la tourmente. Par contre, envers Postumus, il tient un tout autre raisonnement. Il se dit qu'il a suffisamment de problèmes sur les bras. La Gaule est en de bonnes mains. Il décide donc de laisser Postumus qui a réussit à stopper les Francs, agir à sa guise en espérant pouvoir s'occuper de lui plus tard. De 260 à 262, pas moins de sept candidats prétendent ainsi au titre impérial, cela sans compter la dynastie palmyrénienne qui contrôle les provinces orientales. L'Histoire Auguste appelle le règne de Gallien la période des Vingt Prétendants. Même si le chiffre est exagéré, il traduit bien l'esprit de l'époque. Postumus libère ainsi les provinces occidentales de l'empire des envahisseurs étrangers et rétablit la frontière du Rhin. A la fin de 261, il est reconnu empereur en Gaule, en Bretagne et en Espagne. Il fait alors savoir à Gallien qu'il se contentera de ces territoires et qu'il n'a pas l'intention d'attaquer Rome. Gallien ne peut, dans un premier temps, rien tenter contre les provinces sécessionnistes. Mais, aussitôt qu'il a ramené un peu d'ordre dans le reste de l'empire, il prépare une expédition et marche contre Postumus au printemps 265. Gallien s'enfonce prondément en Gaule, sans obtenir de victoire décisive. Postumus évitant la bataille, Gallien doit finalement interrompre la campagne après avoir été blessé par une flèche dans le dos alors qu'il assiégeait une ville où Postumus avait trouvé refuge. Pendant le reste du règne de Gallien, Postumus restera paisiblement en possession de l'empire gaulois. Dans l'immédiat Gallien doit s'ocupper des Alamans. Il ne parvient pas à les contenir tous. Plusieurs de leurs bandes réussissent à atteindre l'Helvetie et à razzier sa capitale, Avenches. Quelques-unes d'entre elles poussent même une pointe jusqu'à Lyon, puis se mettent à descendre la vallée du Rhône, à contourner les Alpes et à entrer en Italie. En compagnie d'autres Germains qui ont passé le Brenner, ces Alamans descendent la péninsule et marchent sur Rome. Une autre source historique cite plutôt les Juthunges qui traversent le Danube supérieur et descendent sur l'Italie. Ils se dirigent vers Rome, mais sont repoussés par une armée formée à la hâte, puis interceptés par Gallien, qui s'est empressé de rejoindre l'Italie et les bat sévèrement près de Milan. Au printemps suivant, les Juthunges sont vaincus une seconde fois près d'Augsbourg, et des milliers de prisonniers italiens sont libérés. Dans beaucoup de sources, Gallien a mauvaise réputation; après une période initiale d'action, il se serait livré aux plaisirs et serait épris de Pipa, la fille du germain Attale. La vérité est en fait très différente et révèle un empereur énergique qui lutte vaillamment pour maintenir son pouvoir et restaurer l'ordre dans l'empire. Gallien est, en outre, un protecteur des arts. Il révoque les édits anti-chrétiens de son père Valérien et instaure une période de tolérance religieuse qui durera pendant plus de quarante ans. L'alliance palmyrénienneEn 260, cet empire se trouve donc déchiré en trois morceaux. Gallien, l'empereur légitime, ne gouverne plus que l'Italie et les provinces danubiennes. Tandis que Gallien affronte les prétendants au trône sur le Danube et les sécessionistes de Gaule, les événements d'Orient prennent un tour inattendu. La capture de Valérien a ouvert au roi perse Shapur une nouvelle possibilité de déferler sur les provinces romaines, sept ans après les avoir envahies pour la première fois. Antioche tombe encore aux mains des Perses, qui y sèment la mort et la destruction. Mais ils ne parviennent pas à s'emparer durablement des territoires qu'ils ravagent, et leur invasion n'est pas couronnée de succès. Ballista, nommé préfet du prétoire par Valérien, est le premier à faire échec à leurs ambitions. Il rassemble les forces romaines et défait ses adversaires en Cilicie, s'emparant même du harem de Shapur. Les Perses se retirent rapidement sur l'autre rive de l'Euphrate, où ils sont attaqués par Odénathe, souverain de Palmyre et allié de Rome, qui reprend possession de la province de Mésopotamie. Odénathe, a constitué, à l'exemple de Postumus en Occident, un Etat indépendant : le royaume de Palmyre qui englobe la Syrie, la Palestine, l'Arabie et le Sud de l'Anatolie. Lui aussi cherche à assurer une meilleure défense de ces terres gravement menacées par les Perses qui tentent de profiter de la situation pour attaquer une fois de plus l'empire romain. A la fin de 260, à l'annonce de la capture de Valérien par Shapur I, Fulvius Macrianus (Macrien), le ministre des finances de l'empereur, qui est parvenu à stopper avec Ballista, le préfet du prétoire, l'armée Perse et son jeune frère Fulvius Junius Quiétus sont proclamés coempereurs. Ils établissent leur capitale à Antioche et sont reconnus en Syrie, en Egypte et en Asie Mineure. La plus grande partie des provinces de l'Orient les reconnaît. Fort de ce soutien, Macrien père, croyant pouvoir éliminer Gallien, passe en Europe avec son fils aîné. Auréole, commandant de la cavalerie de Gallien, les défait en Illyrie en 261. Tous deux meurent au cours de la bataille. Odénathe, prince de Palmyre, entre alors en scène. Il inflige, en 261, à Emèse, une autre défaite au deuxième fils de Macrien, Quietus, qu'il fait mettre à mort. Quant à son compère Ballista, il lui accorde la vie sauve. Celui-ci, qui n'en demande pas tant, se fait oublier en rentrant dans la vie privée. Mais cela ne marque pas la fin des difficultés pour Gallien. En effet, l'année suivante, c'est au tour d'Aureolus (Auréole) de se révolter. Il finit certes par faire la paix avec son maître Gallien ce qui écarte la menace de la guerre civile, mais ses ambitions resurgiront dans le dernier acte du règne de Gallien. Gallien récompense Odénathe en lui accordant les titres de Souverain des romains et gouverneur de l'Orient. Si Odénathe ne demande rien et ne reçoit pas le rang de co-Auguste, il est clair qu'il détient l'autorité dans les provinces orientales de l'empire. Puis, de 262 à 264, Odénathe s'attaque à Shapur Ier afin de prendre le contrôle des routes commerciales en direction du golfe persique. Il réussit. Il inflige une défaite si cuisante à l'armée de Shapur Ier dans les environs de Carre, en Mésopotamie, que la menace sassanide est écartée pour un bon bout de temps. En 266, Odénathe accomplit son plus bel exploit. Toujours à la poursuite des Perses, il pénètre au coeur de la Mésopotamie et bat les ennemis à Ctésiphon. Grâce à ses victoires sur les Macrien et sur les perses, le prince de Palmyre se retrouve seul maître de l'Orient romain. Gallien, trop heureux de pouvoir compter sur lui pour bloquer les Perses, est obligé d'accepter cette situation et lui décerne le titre de Corrector Orientis. Les apparences sont sauves, bien qu'Odénathe n'hésite pas à porter le titre d'empereur. De 263 à 267, Gallien doit faire face à une nouvelle série d'incursions de Goths qui, traversent le Danube et le Pont-Euxin, se jettent sur l'Asie Mineure et la Grèce aussi bien par terre que par mer semant partout la mort, la ruine et la désolation. Grâce à sa victoire sur le Nestus, Gallien parvient finalement à les refouler sur la rive gauche du Danube. En 266, Odenathe marche, lui aussi contre les Goths qui menacent son royaume. C'est durant cette campagne qu'il meurt dans des circonstances très troubles en 266 ou 267. Il est assassiné, victime de dissensions familiales. Certains ont accusé Gallien, effrayé par le pouvoir considérable de son allié palmyrénien, de ne pas être étranger à l'événement. Si c'est la cas, la manoeuvre est une erreur. Les Palmyréniens vont battre facilement le général romain envoyé par Gallien l'année suivante. Sa femme, la célèbre reine Zénobie, prend alors le pouvoir en qualité de tutrice de son fils Vaballathe. Tous deux se décernent le titre de roi des rois, d'empereur, d'Auguste et prennent de plus en plus de distance vis-à-vis de Rome. La guerre gothique et le siège de MilanL'invasion des Goths, en 268, est la dernière grande catastrophe du règne de Gallien. C'est à cause d'elle qu'il ne peut intervenir comme Postumus en Gaule. Depuis quelques années déjà, les Goths et d'autres peuples, installés au Nord de la frontière du Danube, exercent une pression continuelle. Ils ont attaqué les territoires romains en 256 et en 262-263, et ils ont ravagé l'Asie Mineure en 267. Leur plus grande offensive a lieu au début de 268. Ils organisent une invasion massive des Balkans avec le concours d'autres peuples germaniques de la région de la mer Noire, les Hérules. Gallien part à leur rencontre et, bien qu'il n'ait pu éviter le sac d'Athènes, il les défait à la grande bataille de Naissus (Nis). Une grave révolte se produit alors à Milan, qui empêche Gallien d'exploiter plus avant la victoire de Nassius. Pendant qu'il combattait dans les balkans, Gallien a laissé le commandant de la cavalerie, Aureolus, à Milan avec la mission de défendre l'Italie contre une attaque de Postumus. Auréole, l'un de ses plus brillants généraux qui l'a délivré aussi bien de Macrien que d'Ingenuus, se laisse à son tour tenter par l'attrait du trône impérial. Il assure la défense de l'Italie du Nord. A la fin de l'année 267 ou au début de 268, à Milan, ses soldats l'acclament empereur. En septembre 268, Gallien confie la direction de la guerre contre les Goths à ses généraux et revient précipitamment en Italie, par Sirmium, Aquilée, Vérone. Il défait Aureolus à Ponterolo sur l'Adda et l'enferme dans Milan. Mais avant qu'il ait pu mener l'affaire à son terme, Gallien est victime d'une conspiration fomentée par ses officiers. Une nuit, après la tombée du jour, un messager annonce la fausse nouvelle que les ennemis attaquent. Troublé par cette information, Gallien sort de sa tente en toute hâte, sans son escorte habituelle. Le commandant de la cavalerie dalmate, la nouvelle force de frappe mobile créée par Gallien dans le cadre de ses réformes militaires, abat alors l'empereur, sans protection. D'après Zosime, les conjurés montent un plan très simple. Alors que Gallien est en train de dîner sous sa tente, l'un d'eux l'avertit qu'Auréole est en train d'opérer une sortie et attaque le camp. Ce qui est faux. Gallien abandonne aussitôt son repas, demande ses armes, fait sonner l'alarme, saute sur son cheval et part au combat sans être protégé par ses gardes de corps. C'est le moment qu'attend le commandant de l'unité de cavalerie Dalmate pour agresser Gallien et l'égorger. A la tête des conjurés se trouve Aurélien, le futur empereur. Mortellement blessé, Gallien peut encore faire porter à Claude, le commandant de sa cavalerie, les insignes impériaux, le désignant ainsi que pour son successeur. C'est ainsi que périt l'un des empereurs à la fois les plus décriés et les plus héroïques. Gallien n'est pas enterré dans un grand mausolée impérial, mais dans une petite tombe de la via Appia, à une quinzaine de kilomètres de Rome. Claude obtiendra du sénat les honneurs divins pour son prédécesseur ce qui n'empêchera le martelage de certaines de ses inscriptions. De fait, Gallien a perdu les bonnes grâces des sénateurs en leur refusant l'accès aux charges militaires. Il avait pourtant de bonnes raisons pour cela. Beaucoup de sénateurs avaient prouvé leur déloyauté en apportant leur soutien à Postumus, Régalien ou Macrien. De surcroît, rares étaient ceux qui possédaient les compétences militaires requises pour de hauts commandements, la majorité préférant les paisibles carrières civiles au dangereux métier des armes. La politique de Gallien ayant excité leur ressentiment, les sénateurs ont en retour fait de lui le bouc émissaire pour tous les troubles de son règne. Les historiens postérieurs, qui ont hérité de cette vision très déformée, ne font aucune allusion au combat de quinze années livré par Gallien pour maintenir un empire malade. |
