Gordien III : né le 20 janvier 225; mort le 11 février 244 à Circesium (Mésopotamie)Titre : Imperator Caesar Marcus Antonius Gordianus Pius Felix Augustus (238-244)Nom 
			Marcus Antonius Gordianus NaissanceVers 225 FamillePetit fils de Gordien I, neveu de Gordien II PèreJunius Balbus, consulaire MèreMezia Faustina, fille de Gordien I MariageIl épouse Furia Sabina Tranquillina, fille de Timésithée. D'après le témoignage des monnaies, ce marriage a lieu entre le 30 août 241 et le 29 août 242. PortraitC'est un jeune homme dont la personnalité n'est pas assez affirmée pour s'imposer à sa mère et aux eunuques dont celle-ci aurait peuplé le palais impérial, et encore moins à son beau-père, Timésithée, le préfet du prétoire, qui se conduit cependant envers lui avec une loyauté absolue. CursusEn mai 238, la popularité de son grand-père et de son oncle, morts en Afrique en luttant contre Maximin I, pousse le peuple à exiger des empereurs Balbin et Pupien peu appréciés à cause de leur trop grande sévérité, qu'ils adoptent le jeune Gordien et le nomment César. Dies imperii : 23 ou 29 (?) juillet 238RègneAvec la mort de Pupien et Balbin, l'histoire romaine entre dans une période confuse, pour laquelle on ne dispose plus du témoignage de contemporains comme Dion Cassius et Hérodien. Il faut se contenter des récits sommaires compilés au IVe siècle et des biographies peu fiables et largement enjolivées de l'Histoire Auguste. A la mort de Balbin et de Pupien, Gordien III est proclamé empereur par l'armée. Il n'a que treize ans. Les raisons de ce choix ne sont pas claires. Le choisit-elle parce qu'elle n'a pas de meilleur candidat sous la main ou parce qu'elle se dit qu'elle pourra dicter sa loi à cet enfant ou encore parce qu'elle veut empêcher le sénat de pourvoir une fois de plus à la vacance de l'empire ? Difficile de le dire. Ce qui est certain, par contre, c'est que son élévation au trône par l'armée se fait avec l'approbation du peuple qui s'est reconcilié avec les prétoriens et sans appui du sénat qui, avec deux empereurs de son bord, n'a pas besoin d'un troisième pour mener sa politique. Certains personnages ont tenu les rênes du pouvoir pendant les premières années du règne du jeune empereur. Une source mentionne sa mère, mais c'est en réalité Caius Furius Sabinius Aquila Timesitheus (Timésithée), un dignitaire conscencieux nommé commandant de la garde prétorienne par Gordien, qui exerce le pouvoir. Au début de 241, le mariage de l'empereur avec la fille de Timésithée, Furia Sabinia Tranquillina, resserre les liens entre les deux hommes. Etant donné les événements de l'année précédente, Gordien III ne pouvait guère connaître un règne paisible. Les premières difficultés surgissent en 240, lorsque Marcus Asinius Sabinianus, gouverneur d'Afrique, se fait proclamer empereur à Carthage. La révolte est réprimée par le gouverneur de la Maurétanie voisine. La grande affaire du règne est la campagne que mène Gordien III contre les Perses sassanides. Le roi Shapur I veut reprendre aux romains les provinces qu'ils avaient prises aux Achéménides. (C'est sous la conduite de ce roi (240?-272) que l'empire Perse obtient sa plus grande extension. Il fut le plus formidable adversaire que les romains aient eu à combattre durant le IIIe siècle). Des troubles plus sérieux éclatent lorsque, en 240, les Perses s'emparent d'Hara, la cité du désert que Trajan et Septime Sévère avaient tenté de prendre sans succès. En 241, le Perse franchit le Tigre, l'Euphrate, traverse l'Ostorène et pousse une pointe jusqu'à Antioche. Shapur Ier se lance ainsi à l'assaut des territoires romains. En réaction, Timésithée prépare une grande expédition. Gordien III, face à cette attaque-éclair qui met en péril l'empire sur sa frontière asiatique, part avec Timésithée pour l'Orient en passant par la Macédoine et la Thrace. Au début, tout se déroule bien. Une opération préliminaire sur le Danube inférieur repousse les Goths de l'autre côté du fleuve et rétablit la frontière. En route, il bat les Sarmates, puis après avoir franchi l'Hellespont, repousse les Perses au-delà de l'Euphrate. Au cours de l'année 243, elles défont encore les Perses à Rhésaena, dans le Nord de la Mésopotamie, et reprennent le contrôle de Carrhes et de Nisibe. Il entre même sur leurs terres. Il est en train de marcher sur leur capitale, Ctésiphon, lorsqu'en octobre 243, Timésithée meurt subitement de maladie ou de suites d'un complot. Il est remplacé comme préfet du prétoire par Marcus Julius Philippus, connu sous le nom de Philippe l'Arabe. Avec la mort de Timésithée, la campagne semble avoir perdu son élan. Gordien III ne survit pas à Timésithée. Nous avons de sa mort deux versions, l'une romaine, l'autre Perse. Selon la première version, Philippe l'Arabe, exige de Gordien III de partager le pouvoir avec lui. Celui-ci refuse. Philippe met à profit sa nouvelle fonction, non pour poursuivre l'expédition, mais pour saper l'autorité de Gordien et encourager les troupes à se mutiner. Gordien, qui a maintenant dix-neuf ans, se trouve dans une position de plus en plus instable. Les difficultés d'approvisionnement et les revers militaires sont attribués à l'incompétence du jeune empereur, Philippe utilisant la situation pour se faire proclamer régent. On consulte alors l'armée qui donne une réponse dépourvue de toute équivoque. Au camp de l'armée, près de Circesium, il demande alors aux soldats de choisir entre lui et Philippe. Elle dépose, le 25 février 244 (ou en mars 244), Gordien III, le fait passer de vie à trépas près de Zaïtha, au confluent du Chaboras et de l'Euphrate, entre Circesium et Dura, et envoie ses restes à Rome avec un mot disant que l'empereur est mort de maladie. Pas dupe, le sénat lui accorde l'apothéose, mais s'incline devant le (for)fait accompli et reconnaît Philippe l'Arabe. On élève un monument à sa mémoire près de l'endroit où il a été assassiné, à une trentaine de kilomètres de Circesium, sur les rives de l'Euphrate. Selon la version Perse (celle que donne la "Res gestae" de Shapur I), Gordien III est blessé lors de la bataille de "Misiche" et meurt quelques temps après des suites de cette blessure. Dans la triste galerie de portraits des empereurs du IIIe siècle, Gordien III éveille particulièrement la compassion. Orphelin dès l'enfance, il n'a, semble-t-il, jamais goûté véritablement au pouvoir. La mort de son protecteur compétent, Timésithée, l'abandonne à la merci des diverses factions auxquelles l'armée prête l'oreille. Son appel, vain, à la loyauté des troupes contre la trahison de Philippe l'Arabe reste l'image la plus forte de son règne.  | 
	
