Julien II dit Julien l'apostat : né en 331 ou 332 -à Constantinople, mort le 26 juin 363 (31 ans) à Samarra (Empire sassanide)(3 novembre 361-26 juin 363 : 1 an, 7 mois et 23 jours)Nom 
			Flavius Claudius Julianus NaissanceA Constantinople, en novembre ou décembre 331. Cette date n'est cependant pas certaine. FamilleD'après Julien lui-même, sa famille serait originaire de la Mésie, "entre la Thrace et la Pannonie, sur les bords du Danube". PèreJules Constance. Il est le fils de Constance Chlore et de sa seconde épouse Theodora. Frappé de disgrace par Hélène, la première femme de Constance Chlore, durant le temps où son fils Constantin est empereur, Jules Constance vit d'abord à Toulouse, puis en Toscane, puis à Corinthe. Il est de nouveau agréé à la cour de Constantinople après la mort d'Hélène. Il y acquiert une influence certaine, mais qui lui coûte la vie, en 337, lorsque les fils de Constantin décident d'éliminer, après la mort de leur père, tout rival potentiel. MèreJules Constance, épouse en premières noces, à la fin de 330 ou au début 331, Galla qui lui donne Gallus, César de 351 à 354. En secondes noces, il épouse Basiline, fille du préfet d'Orient Julius Julianus, parente de l'évêque Eusèbe de Nicomédie. Elle meurt quelques mois après avoir mis au monde Julien. MariageIl épouse en novembre 355, quelques jours après avoir été élevé au rang de César, Hélène, la fille de l'empereur Constance II. Leur couple semble très uni. Mais, vivant en ascète, il semble que son mariage demeure blanc. Hélène meurt en 360 ou 361. "Il pleura sa femme et ne toucha aucune femme avant ni après elle, étant naturellement capable de garder la continence". (Libanios, Discours, XVIII, 179). PortraitLe père de l'Eglise grecque, Grégoire de Naziance, nous a laissé un portrait peu flatteur de Julien. Il a les yeux errants, le regard fou. Il souffre de tics nerveux. Dans sa tête tout est embrouillé, ses questions sont désordonnées... Mais les autres témoins de sa vie, tel Ammien Marcellin, moins partiaux, nous montrent une autre facette de sa personnalité. C'est un entraineur d'hommes, un chef qui veut absolument réussir. Il sait prendre des risques. Il sait compenser l'infériorité numérique de ses troupes par une préparation technique remarquable. Ses victoires militaires sont des vivtoires de l'intelligence et du courage. CursusDe 331 à 337, il vit une enfance heureuse à Constantinople. En 337, il assiste au massacre de son père et de sa parenté. Il échappe à la mort en raison de son jeune âge. Ce tragique événement est peut-être à l'origine du déséquilibre nerveux dont il souffre sa vie durant. A la mort de son père, Eusèbe de Nicomédie, qui occupe à ce moment-là le siège épiscopal de Constantinople, entreprend son éducation et le confie à un excellent pédagogue, l'eunuque Mardonius. A la mort d'Eusèbe, en 341, Julien et Gallus sont relégués, durant six ans, à Marcellum, près de Césarée en Cappadoce. En 347, Julien est autorisé à poursuivre ses études à Constantinople, puis à Nicomédie. En 351, à la suite d'années de réflexion et de méditation, il abandonne le christianisme pour se convertir à l'ancienne religion romaine. En 354, ses activités dans le cercle "païen" de Nicomédie suscitent l'inquiétude de l'empereur Constance II qui le mande à sa cour de Milan. Protégé par l'impératrice Eusébie, Julien est autorisé à poursuivre ses études à Athènes (juillet-octobre 355) où il se fait initier aux mystères d'Eleusis. Il a pour condisciple Basile de Césarée et Grégoire de Naziance. Mais les événements qui secouent la Gaule à ce moment-là vont lui permettre d'entamer sa carrière publique. En effet, la Gaule du Nord-Est est mise à sac par les Alamans que Constance II a lui-même appelés pour l'aider à combattre l'usurpateur Magnence. De plus son généralissime sur place, Silvinus, s'est proclamé empereur, le 11 août 355. Accusé à tort d'avoir fomenté un complot contre l'empereur, ce général ne trouve que cette solution pour sauver sa vie. Son assassinat, après ving-huit jours de "règne", n'arrange rien. Sa disparition laisse le champ libre à ces barbares et à leurs voisins, les Francs, qui enlèvent les villes et les forteresses du Rhin au début de l'automne 355 et mettent à feu et à sang toute la rive gauche de ce fleuve. Or, Constance II, qui séjourne à Milan, est empêché de se rendre en personne en Gaule, occupé qu'il est par la défense de la frontière de la Rhétie. Aussi, en novembre de cette année 355, Constance II rappelle Julien à Milan et le nomme César sur les conseils de l'impératrice qui porte un intérêt sincère à Julien, mais qui pense aussi à protéger les droits à la succession d'un éventuel enfant qu'elle pourrait donner à Constance II. "Il est jeune et d'un naturel simple, argumente-t-elle, il a passé toute sa vie à s'adonner aux études, se trouve sans aucune expérience des affaires, et sera mieux disposé envers nous que qui que ce soit d'autre; ou bien la chance le favorisant dans ses entreprises, il fera en sorte que l'empereur prenne à son compte ses succès, ou bien il aura été tué après avoir subi quelque échec, et Constance n'aura désormais plus personne qui, issu de la famille impériale, soit susceptible d'être appelé au pouvoir suprême." Constance II lui donne sa fille Hélène en mariage et lui confie la mission de le représenter en Gaule afin d'empêcher par cette présence toute nouvelle usurpation. Quant à la lutte contre les Germains, l'empereur la confie à ses seuls généraux, Marcellus et Sallustius, qui accompagnent Julien et qui sont chargés, en outre, de le surveiller. Le 1er décembre, le nouveau César se met en marche avec l'intention ferme de ne pas s'en tenir à sa seule mission de représentation. Il tient à prendre lui-même en main la lutte contre les barbares. Or Constance II ne lui a donné en tout et pour tout que trois cent soixante soldats. Aux dires de Julien lui-même, ces soldats ne savent que prier. Mais il ne désespère pas. Durant deux ans, il mène un véritable bras de fer avec ses deux généraux pour prendre le commandement effectif des opérations, regrouper autour de lui le reste des armées romaines stationnées en Gaule et en faire une armée efficace. Et non seulement il réussit à s'imposer, le 4 avril 357, Constance II lui accorde le commandement suprême des opérations en Gaule, mais ce jeune intellectuel que l'on croyait inoffensif se révèle encore un stratagème de premier ordre. De 356 à 359, à force de ténacité et d'audace, il parvient à refouler les Alamans et à neutraliser les Francs. Il fait de Lutèce son quartier général. De là, il peut contrôler toutes les routes d'invasion, celles des Alamans qui peuvent s'engouffrer par la trouée de Belfort et la haute Seine, celle des Francs qui peuvent lancer leurs raids à partir de la Lorraine, la Champagne et la vallée de l'Oise. En 359, il franchit même le Rhin, impose aux Alamans des réparations en nature pour tous les dégats qu'ils ont commis, et libère près de vingt mille prisonniers. Grâce à cette série de succès, Julien acquiert un prestige énorme auprès de ses soldats, la Gaule retrouve une certaine prospérité et l'empire un respect certain aux yeux des Germains rhénans. Mais ces succès inquiètent Constance II, au point que celui-ci décide, en 359, de rappeler en Orient les meilleures troupes de Julien pour rétablir une situation éminemment dangereuse sur l'Euphrate, situation provoquée par ses propres insuccès face aux perses. Julien n'est pas dupe. Il est difficile de dire qui de lui ou de ses soldats suscite, en février 360, une mutinerie à Lutèce. Il est acclamé empereur et élevé sur un bouclier franc. Dies imperii : février 360RègneJulien écrit à Constance II une lettre dans laquelle il lui demande d'accepter le fait accompli. L'empereur refuse et lui signifie de se contenter du titre de César. Il refuse de s'en contenter. Il ne se considère pas comme un usurpateur, mais comme le vengeur de son père et veut d'abord et uniquement s'opposer à celui qui, pour régner sans contestation, a ordonné l'assassinant de son père. Le 6 novembre 360, à Vienne, il ceint le diadème impérial. Au printemps 361, il déjoue un complot fomenté par Constance II qui a demandé au prince Alaman Vadomar de l'éliminer. Il décide alors de marcher contre Constance II. S'il reste en Gaule, il craint d'y être bloqué et attaqué par les forces réunies de Constance II et des barbares rhénans que l'empereur a déjà appelés en 355 pour combattre Magnence. Avec vingt-cinq mille hommes, il quitte Bâle, franchit les Alpes, conquiet le Nord de l'Italie, puis traverse les Balkans. En octobre 361, il est à Naissus (Nisch), où il apprend la mort de Constance II, le 3 novembre 361, et sa désignation par celui-ci comme son légitime héritier et successeur. Le 11 décembre, il fait une entrée triomphale à Constantinople. Aussitôt il nomme une commission d'épuration qui n'accorde ni indulgence, ni grâce aux conseillers de l'empereur défunt. Puis il prend une série de mesures assurant aux fidèles de l'ancienne religion la liberté de croyance et leur restitutant leurs biens et leurs temples. Il va de même jusqu'à réorganiser leur culte et leur clergé. Si au début de son règne, il respecte une stricte égalité entre les deux religions, peu à peu cependant, il se met à persécuter les chrétiens. Le 17 juin 362, par exemple, il publie une loi sur l'enseignement consacrant l'hellénisme et interdisant aux chrétiens l'enseignement. A ses yeux, ces derniers sont trop incultes et dépourvus de raison. Lors de nominations, il demande que le candidat païen soit toujours préféré au candidat chrétien. Il laisse les villes organiser des pogroms contre les chrétiens. Des tombes, des objets sacrés sont profanés, des églises brûlées, des évêques exilés, des chrétiens martyrisés. En octobre 362, le célèbre et fougueux évêque d'Alexandrie, Athanase, doit s'enfuir, une fois de plus, pour échapper à une arrestation. A la veille de sa guerre contre les Perses, Julien lève sur les chrétiens une taxe exceptionnelle. En voulant revenir à la simplicité des premiers empereurs, alors que tout, dans cet empire, tend au despotisme bureaucratique et à la solennité de l'appareil monarchique, en cherchant à restaurer la vielle religion grecque, alors que s'implante définitivement dans l'empire le christianisme, Julien fait oeuvre anachronique. Il n'est donc pas étonnant que rien, dans ces deux domaines, ne lui survive. Mais dans les autres domaines, son règne est un bien pour l'empire. Par exemple, il cherche à améliorer le service de la poste en interdisant les réquisitions arbitraires. Il retire ainsi aux évêques le droit de l'emprunter gratuitement pour se rendre à un concile. Il redonne aux monnaies voulues plus lourdes par Constance II et Constant leur poids initial. Il affaiblit la police politique. Il lutte contre la corruption des fonctionnaires et leur nombre excessif. Il allège les impôts et redonne aux cités les biens que ses prédécesseurs leur avaient confisqués. 
 Il rend plus libre l'explotation des carrières et la recherche des métaux précieux. Dans le domaine du droit privé, il améliore la condition féminine. Mais malgré ces mesures positives, il ne parvient pas à se rendre populaire, la preuve les troubles qui marquent son séjour à Antioche, de juillet 362 à mars 363. La population chrétienne ne supporte pas cet empereur "paien", guerrier et ascète. C'est dans cette ville qu'il prépare sa campagne contre les Perses. Ceux-ci ne veulent pas, à ce moment-là, la guerre. Ils lui envoient, donc, le 1er janvier 363, à mars 363, une ambassade. Julien refuse de la recevoir. Il veut mener une guerre préventive, car il sait que les Perses, eux, veulent conquérir toute l'Asie. Le 5 mars, il quitte Antioche à la tête d'une armée de soixante-cinq mille hommes. Le 10 ou le 11 avril, il traverse l'Euphrate sur un pont de bateaux. Le 4 avril, il entre en territoire perse. En juin, après une marche difficile, il arrive au bord du Tigre. Et c'est là, sous les murs de Séleucie, qu'il rencontre et bat les Perses. Cette victoire lui ouvre la route de Ctésiphon, mais au lieu de marcher sur la capitale de la Perse, il croit préférable d'opérer la jonction avec l'autre partie de son armée commandée par le général Procope et qui pris la route de l'Est. Harcelée par l'ennemi qui pratique la politique de la terre brûlée, l'armée de Julien perd peu à peu confiance en sa force. Le 26 juin, lors d'un combat d'arrière-garde, l'empereur est blessé par la lance d'un cavalier. On ne sait si ce cavalier est un Persan ou un chrétien qui profite de ce moment propice pour envoyer ad Patres l'Apostat. "Soudain une lance de cavalerie égratina la peau de son bras, lui transperça les côtes, et se ficha dans le lobe inférieur du foie. Il tentait de l'arracher de sa main droite, quand il sentit les, muscles de ses doigts coupés par le double tranchant du fer; roulant à bas de sa monture, il fut ramené au camp". La blessure est mortelle. Il meurt dans la nuit du 26 au 27 juin 363. En cette heure critique, au coeur du territoire ennemi, l'armée choisit l'un de ses principaux généraux, Jovien, pour succéder à Julien. Le nouvel empereur conclut un accord avec les Perses et se retire en Asie Mineure. C'est sur le chemin du retour à Constantinople, en février 364, qu'il est asphyxié dans sa tente par la fumée d'un brasero.  | 
	
