Nom 
   
    
			 Maxime
			 
	Flavius Magnus Maximus  Siliqua Eugenius- trier RIC 0106d
	
	
		
	
	
	 Famille 
	Originaire d'Espagne, il est un parent éloigné et un compagnon d'armes de l'empereur Théodose.
	
	
	 Mariage 
	
	Il aurait épousé Elena, fille d'Eudda, seigneur du Caernarvonshire. Elle lui donne un fils Victor, que son père nomme 
	d'abord César, puis Auguste.
	
	
	 Portrait 
	
	Ses biographes le disent énergique, honnête et bon chrétien.
	
	
	
	
	 Cursus 
	
	Saint Ambroise prétend qu'il commence sa carrière militaire comme valet de camp. Sous Gratien, Maxime porte le titre 
	de comte. Il commande l'armée de Bretagne. En juin 383, alors que Gratien quitte Milan pour combattre les Alamans en Rhétie, Maxime 
	se fait proclamer empereur par ses soldats à la suite de sa victoire sur les Pictes et les Scots. Il quitte la Bretagne et débarque 
	en Mer du Nord, aux bouches du Rhin. Lorsqu'il se présente à l'armée de Germanie, celle-ci le reconnaît à son tour. 
	Il faut dire que Gratien n'a jamais conquis ses soldats, qu'il leur est toujours impopulaire. Lorsqu'il apprend 
	le "putsch" de Maxime, Gratien quitte la Rhétie et marche contre Maxime. La rencontre a lieu près de Paris. Mais ce ne sont 
	pas les armes qui décident du sort des deux rivaux, c'est l'armée même de Gratien qui se rallie à Maxime. 
	Gratien n'a que le temps de s'enfuir avec trois cents cavaliers Alains qui lui demeurent fidèles. Mais il est rejoint à Lyon 
	et fait prisonnier par le maître de cavalerie Andragathe, le 15 août. Dix jours plus tard, le 25 août 383, il est 
	décapité.
	
	
	 Dies imperii : juin 383
	
	
	
	 Règne
	
	
On ne sait s'il est sincère, mais Maxime désavoue ce meurtre et inhume Gratien à Trèves. Maître de la préfecture des 
	Gaules, son premier objectif est de prendre le contrôle de la seconde préfecture qui constitue l'empire romain d'Occident, la préfecture 
	d'Illyrie aux mains de Valentinien II. Il demande au jeune prince et à sa mère de venir le rejoindre à Trèves. Mais 
	c'est Ambroise qui se rend dans la capitale de la Gaule, en septembre 383. L'évêque de Milan ne tient pas du tout à passer 
	sous l'autorité de cet usurpateur, même s'il est un bon chrétien. Il lui explique que Valentinien II et sa mère, 
	qui ont quitté Sirmium pour Milan, ne peuvent franchir les Alpes durant l'hiver. Les généraux de Valentinien II ont ainsi 
	le temps de fortifier les cols des Alpes. Maxime comprend alors qu'il a été joué.
	
	
	Il cherche aussi et surtout la reconnaissance de Théodose I, l'emprereur d'Orient. C'est une des raisons qui le retient d'attaquer l'Italie.
	Théodose exerce, en effet, une sorte de tutelle sur le jeune empereur d'Occident. En juillet 384, Théodose quitte Constantinople pour l'Italie.
	Tout le monde pense qu'il part régler le sort de Maxime. Mais ce n'est pas le cas, Théodose n'est pas prêt pour mener une guerre en 
	Occident. Son armée durement éprouvée par ses campagnes contre les Goths ne peut affronter pour le moment l'armé 
	de Maxime. Il tolère donc sa présence sur le trône impérial d'Occident. Le 31 août 384, à Beroae, une 
	ville du Nord de la Thrace, il accepte momentanément que trois Augustes président aux destinées de l'empire : lui-même, 
	Valentinien II et Maxime.
	
	
	En quittant la Bretagne, Maxime avait emmené avec lui une partie de son armée. Pictes et Scots profitent de l'occasion pour
	attaquer les troupes demeurées sur l'île. Celles-ci ne parviennent pas à contenir ces barbares derrière le mur d'Hadrien. 
	Elles doivent l'évacuer. Cette ligne de défense ne sera plus jamais réoccupée.
	
	
	Comme Maxime a un urgent besoin d'argent pour financer son armée, il réquisitionne les biens, les bijoux et l'argenterie 
	des riches et les vend. Ce moyen expéditif lui aliène peu à peu leur soutien. Sulpice Sévère se fait l'écho 
	de cette chasse au trésor.
	
	
	"Cet homme, qui était doué de beaucoup de belles qualités, était, dit-on, sans défense contre la cupidité. 
	C'était peut-être nécessité de gouvernement. Le trésor de l'Etat avait été épuisé 
	par les empereurs précédents, et Maxime vécut presque toujours dans l'attente ou la mêlée des 
	guerres civiles. On peut l'excuser d'avoir saisi toutes les occasions de procurer des ressources à l'empereur" (Sulpice Sévère, 
	Dialogues sur saint Martin, III, 11).
	
	
	
	Catholique fervent, il se conforme aux presciptions de l'Eglise. Il persécute même les manichéens et blâme ouvertement, en 
	été 386, Valentinien II pour le soutien qu'il accorde aux ariens. Il punit de mort Priscillien, un évêque 
	espagnol condamné par l'Eglise pour hérisie. C'est le premier héritique exécuté par le bras séculier. 
	Saint Martin, le célèbre évêque de Tours, intervient plusieurs fois auprès de Maxime, pour le calmer 
	et sauver la tête de plusieurs condamnés, même hérétiques.
	
	
	En 387, les barbares qui occupent depuis le désastre d'Andrinople, en 378, la Pannonie, menacent l'Italie. Valentinien II qui n'a 
	pas de forces armées suffisantes pour leur faire face, se voit contraint de demander à Maxime l'envoi des soldats. Celui-ci 
	répond favorablement à cette demande. Il met à disposition de l'ambassadeur de Valentinien II quelques troupes. 
	Mais ce qu'il ne dit pas, c'est que lui-même suit avec le gros de son armée. Par les cols des Alpes Cottiennes, il passe 
	en Italie et marche sur Milan. Valentinien II n'a que le temps de fuir par mer à Thessalonique, en Orient. Maxime prend alors 
	possession de toute l'Italie et se fait reconnaître par le sénat de Rome. Si les provinces d'Afrique se rallient sous son nom, 
	Maxime, qui ne cesse de reconnaître Valentinien II comme collègue, ne lui enlève cependant pas l'Illyrie, 
	peut-être pour laisser à Théodose le soin de la rattacher à son domaine en compensation de son acceptation de la 
	nouvelle situation de fait en Occident.
	
	
	En 387, Théodose, qui n'a jamais accepté cette usurpation, mais qui l'a tolérée parce qu'il n'avait pas les moyens de 
	l'éliminer, est enfin prêt pour s'en occuper. Maxime, qui ne se fait guère d'illusion sur les intentions profondes de 
	l'empereur d'Orient, est aussi prêt pour l'affronter. Il confie la Gaule à son fils Victor qu'il proclame Auguste. Il place sous ses 
	ordres les généraux Quintinus et Nannienus qu'il charge de la défense du Rhin. Puis il part à la rencontre de 
	Théodose. Il entre en Slovénie et pousse jusqu'à Siscia sur la Save.
	
	
	En juin 388, Théodose quitte Thessalonique où il est venu rendre visite à Valentinien II et tomber amoureux de sa 
	soeur Galla.
	
	
	Il fait embarquer sur ses navires le jeune empereur, devenu son beau-frère. Il veut qu'il regagne l'Italie. Andragathe, le 
	meurtrier de Gratien, promu commandant de la flotte de Maxime, ne réussit pas à intercepter Valentinien II qui débarque en 
	Sicile d'abord, puis à Ostie.
	
	
	Pendant ce temps, Théodose réussit à forcer le passage de la Save à Siscia, et inflige une sévère 
	défaite à Maxime à Poetovio. Ce dernier n'a d'autre solution que de faire retraite sur Aquilée. Théodose, après 
	avoir fait une entrée triomphale à Emona (Ljubjana), franchit, à son tour, les Alpes Juliennes, et bloque Maxime dans Aquilée.
	Il ne reste dès lors à celui-ci qu'à se livrer à la générosité de son vainqueur. Dépouillé 
	des ornements impériaux, du diadème, de la robe et des sandales pourpres, il est présenté à Théodose 
	qui est prêt à lui pardonner l'assassinat de Gratien et son usurpation. Mais ses soldats refusent et le décapitent, le 28 
	août 388. Théodose ordonne que sa tête soit exposée à Carthage après avoir été 
	présentée dans diverses provinces. Andragathe préfère échapper au courroux de Théodose en se suicidant.
	La Gaule fait soumission vers la fin de l'année. Victor, le fils de Maxime, est, lui aussi, exécuté.