Maximin I dit Maximin le Thrace : né vers 173 en Thrace; mort en avril 238 à AquilléeTitre : Imperator Caesar Gaius Julius Verus Maximinus Pius Felix Augustus (20 mars 235 - avril 238 : ~3 ans et 1 mois)Nom 
			Caius Julius Verus Maximinus. NaissanceVers 170, en Thrace. Il est donc le premier empereur illyrien. FamilleOriginaire d'Emèse, sa famille sacerdotale vouée au culte du Dieu Baal. Elle est apparentée à la famille des Sévères par l'impératrice Julia Domna, épouse de Septime Sévère. Sa soeur, Julia Maesa, a deux filles, Julia Soaemias et Julia Mammaea. PèreMicca serait son nom. Il serait d'origine gothique. MèreSa mère, Abada (?), appartient à la tribu des Alains. MariageSon épouse se nomme Cecili Paulina. Elle lui donne, vers 218, un fils Caius Julius Verus Maximus, qu'il élève au rang de César en 236 et qu'il nomme prince de la jeunesse, affirmant ainsi sa volonté de créer à son tour une dynastie. Cecilia Paulina meurt, selon toute vraisemblance, avant 238. L'empereur Sévère Alexandre pense, un instant, lui donner en mariage sa soeur. CursusSimple soldat, il est sorti du rang de l'armée romaine. En outre, bien qu'il soit né citoyen romain, il est originaire de Thrace (sans doute de la partie comprise dans la province romaine de Mésie). C'est l'une des régions les moins considérées de l'empire, ce qui explique que nombre d'acteurs romains qualifient Maximin de barbare. Mais l'empereur possède par ailleurs de grandes compétences militaires. Soldat, il gravit tous les échelons de la carrière militaire. Sous les règnes de Septime Sévère et de Caracalla, il sert dans la cavalerie et obtient le grade de centurion. Tribun d'une cohorte auxiliaire sous Elagabale, on le découvre, ensuite, dans l'entourge de Sévère Alexandre. Celui-ci le nomme Tribun de la IVème légion stationnée sur le Rhin avec pour responsabilité l'entrainement des recrues levées après l'échec de l'expédition contre les Perses. PortraitTous ses biographes s'attardent sur sa taille de géant (huit pieds, cinq doigts: environ 2 m 73), sa force herculéenne, sa brutalité, son orgueil. D'un coup de poing, il est capable de briser la mâchoire d'un cheval. Quant à sa propre mâchoire inférieure, deux bustes "réalistes", dont l'un se trouve à Munich et l'autre à Berlin, nous la montrent anormalement développée. Sa faim et sa soif sont insatiables. Il lui arrive de boire en une seule journée une amphore capitoline de vin (environ 26 litres) et de manger quarante livres, voire soixante livres de viande. Il se fait remarquer par l'empereur Septime Sévère à l'occasion de deux performances exceptionnelles. Il parvient à suivre sans se fatiguer et sur une longue distance, son cheval lancé au galop et à terrasser sept des plus forts soldats de son armée. Dies imperii : 18 mars 235RègneL'accession de Maximin, surnommé le Thrace, marque une nouvelle étape dans l'évolution de la fonction impériale et annonce les développements ultérieurs. Maximin est en effet d'une condition beaucoup plus modeste que tous ses prédécesseurs. Lorsque Sévère Alexandre est assassiné avec sa mère, sur les rives du Rhin, le 18 mars 235, les soldats, qui apprécient Maximin, le proclament empereur. Mais sa considération pour le sénat frisant le néant, il ne prend ni la peine de faire ratifier son élection par cette Haute assemblée, ni celle de se rendre à Rome. Il est donc le premier empereur à ne vouloir tenir son pouvoir et sa légitimité que de l'armée. L'animosité du sénat à son égard est liée, d'une part, au préjugé de classe, d'autre part, aux lourds impôts que l'assemblée doit lever pour financer les coûteuses opérations militaires du souverain. Les sénateurs lui vouent, dès lors, une haine totale autant en raison de ses origines que de son mépris à leur égard. Mais n'ayant pas de forces armées à disposition, ils n'ont pas d'autre alternative que celle de la soumission. Presque aussitôt, un groupe de sénateurs important fomente, avec le concours de certains éléments de l'armée une conspiration contre lui. Maximin, qui s'apprête à faire campagne contre les Germains, a fait construire un nouveau pont de bateaux sur le Rhin. Les conjurés ont l'intention de laisser l'empereur passer en territoire ennemi pour détruire le pont et l'abandonner sur cette rive inhospitalière. Mais le complot est éventé et les responsables sont exécutés sans procès. Peu après, une seconde conjuration, mise au point par Titus Quartinus avec le sénateur Magnus avec l'aide des archers d'Osrhoène en Syrie, échoue également. Sources : Dion Cassius, Histoire Auguste.Politique extérieureSa participation énergique aux opérations militaires contraste vivement avec l'attitude timorée de Sévère Alexandre. Maximin mène une double action dictée par les dangers qui guettent l'empire. Il renforce les frontières du Rhin et du Danube et gagne le soutien de l'armée romaine. Sur le Rhin, les Alamans ont franchi le limes. A l'été 235, Maximin traverse le pont du Rhin du Taurnus et du Wurtemberg. Il les attaque sur leurs terres, les rejoint vraisemblablement dans le Wurtemberg et leur inflige une cinglante défaite. Il s'accorde aussitôt le titre de Germanicus maximus. La route est libre pour conquérir la Germanie jusqu'à la mer du Nord. Mais il doit abandonner ce projet. Il lui faut aller dégager la frontière du Danube. Sur ce fleuve, les Daces et les Sarmates menacent à leur tour l'empire. Pour mieux les combattre, Maximin établit sa cour et son quartier général en Pannonie, à Sirmium, durant l'hiver 235-236. Dans les derniers mois de 236, il remporte sur ses ennemis quelques succès suffisamment importants pour s'accorder deux nouveaux titres, ceux de Sarmaticus maximus et Dacius maximus. Ces campagnes, couronnées de succès, coûtent extrêmement cher. De fait, elles rendent Maximin impopulaire auprès des classes possédantes de Rome et des provinces, en butte aux confiscations et aux extorsions. Tant que ces mesures ne concernent que les riches, la stabilité de l'Etat n'est pas menacée. Mais Maximin va plus loin et prélève de l'argent sur les fonds consacrés aux pauvres et sur les allocations de grains. Au début de 238, alors que la sécurité des frontières est rétablie, les multiples exactions financières de Maximin commencent à souder contre lui une vive opposition. IntérieurDans le domaine religieux, autant son prédécesseur Sévère avait favorisé les chrétiens, autant Maximin les persécute. Il s'en prend plus particulièrement aux chefs des Eglises, les évêques et les prêtres, coupables à ses yeux des progrès du christiannisme. Mais c'est avant tout dans le domaine fiscal qu'il fait l'unamité contre lui. Sa politique financière tient en trois ou quatre mots: impôts, extorsions, confiscations, amendes. Elle se résume à trouver les fonds nécessaires au financement de ses campagnes et au règlement de la solde de ses soldats. Saignés à blanc, les propriétaires, les cités, les temples... sont rapidement mûrs pour passer à la rébellion. C'est en Afrique proconsulaire qu'elle éclate en premier, en mars 238. Les grands propriétaires arment leurs paysans et leurs esclaves. Cette armée prend Thysdrus et assassine le procurateur du fisc qui applique plus qu'à la lettre les ordres de Maximin. Puis, de force, le 22 mars 238, elle élit empereur le proconsul de la province, le sénateur Gordien. Celui-ci n'accepte la pourpre impériale que s'il peut associer son fils au gouvernement de l'empire. Mais entre temps, en Afrique, un partisan de Maximin Ier, le légat Capellianus réussit à retourner la IIIème légion Augusta qui avait pris fait et cause pour les Gordiens. Cette légion noie dans le sang la révolte des Africains et élimine, le 12 avril 238, les deux empereurs Gordien I et II. Le sénat réplique en nommant, le 22 avril 238, deux nouveaux empereurs en la personne des sénateurs Pupien et Balbin. Maximin quitte alors Sirmium à la tête des légions du Rhin, du Danube et de nombreux auxiliaires barbares pour marcher sur Rome. A cette nouvelle, le sénat organise la défense de la péninsule. Une commission sénatoriale de vingt membres en assure la responsabilité. Elle applique la tactique de la terre brûlée. Aussi quand Maximin entre en Italie, il trouve Emona (Ljubljana) totalement déserte, puis la plaine de Gorizia et la vallée d'Isonzo vides de toutes provisions. Il marche alors sur Aquilée. A sa grande colère, cette cité résiste avec succès à son siège. Irrité par cet échec, Maximin I accuse ses généraux de mollesse et fait exécuter plusieurs d'entre eux. Ces exécutions irritent à point les soldats de la IIème légion Partica. Une autre raison pousse les soldats de cette légion à se révolter. Leurs femmes et leurs enfants vivent à Albano, près de Rome, là où se trouvent leurs casernes; leurs familles risquent donc de devenir les otages du sénat que ceux-ci s'entendent alors avec la garde personnelle de Maximin. Le 24 juin 238 (ou en juillet), ils l'assassinent lui et son fils sous les murs d'Aquilée, et s'empressent de porter leurs têtes à Ravenne où se trouve Pupien, puis à Rome, où Balbin attend la fin des combats. Pupien reçoit la soumission des troupes de Maximin qu'il réunit aux siennes. Il peut alors entrer en triomphateur à Rome.  | 
	
