Numérien : vers 253; mort en novembre 284 à Emèse (Syrie)Titre : Imperator Caesar Marcus Aurelius Numerius Numerianus Pius Felix Invictus Augustus Germanicus Maximus Britannicus Maximus Persicus Maximus (août 283 à novembre 284)Nom 
			Marcus Aurelius Numerianus NaissanceVers 254. PèreL'empereur Carus. MèreOn ignore le nom de l'impératrice. MariageIl épouse la fille de son préfet du prétoire, Arrius Aper. PortraitMalheureusement pour ce fils cadet de Carus, la nature ne l'a gratifié ni d'un caractère bien trempé, ni d'une bonne santé pour tenir son rôle d'empereur. C'est un faible, un doux, un ami des poètes, qui s'interesse davantage à la littérature et au beau parler qu'à la politique et à la guerre. Excellent orateur, il participe à de nombreux concours d'éloquence. CursusSon père Carus, lorqu'il devient empereur en septembre 282, l'associe avec son frère aîné au gouvernement de l'empire en le nommant César. Puis, en décembre 282 ou en janvier 283, il l'emmène avec lui en Orient guerroyer contre les Perses. Le 18 (?) mai 283, alors qu'il s'apprête à entrer en Mésopotamie, il le nomme Auguste. Dies imperii : 18 (?) mai 283RègneLa mort brutale de Carus, en juillet ou en août 283, laisse le commandement de l'expédition perse à son fils cadet, Numérien. Bien que ce dernier ne soit plus un adolescent mais un homme de trente ans, il reçoit de son père moins de pouvoir et de responsabilités que son frère aîné, Carin. Carus garde Numérien près de lui comme simple César, alors qu'il confie le gouvernement des provinces occidentales à Carin et partage avec lui le titre d'Auguste. Peut-être nourrit-il des craintes légitimes sur les capacités de souverain de Numérien, par ailleurs très renommé pour sa poésie. Les imperfections de Numérien n'ont en tout cas guère eu le temps de se manifester. Au lieu de conduire à son terme la campagne victorieuse que son père a commencée contre les Perses (les Perses, à cette époque, ont dégarni leur frontière avec l'Inde), il conclut une trêve avec ceux-ci. Superstitieux, ses soldats refusent de poursuivre la lutte. La foudre (?) qui a frappé son père est pour eux le signe évident de la colère des dieux. Selon un oracle, ceux-ci ont fixé à l'empire le Tigre comme frontière. Les soldats refusent donc de franchir ce fleuve et exigent de leur nouvel empereur qu'il tienne compte de l'avertissement divin. Numérien cède, au grand étonnement des Perses qui voient leur ennemi vainqueur plier bagage et faire retraite. Au cours de la campagne en Mésopotamie, il contracte une grave infection aux yeux qui le rend partiellement aveugle. La prise de Ctésiphon ayant marqué l'aboutissement de la campagne contre les Perses, Numérien passe l'hiver de l'an 283 en Syrie et, l'année suivante, le cortège impérial traverse l'Asie Mineure en direction du Bosphore. Invalide, Numérien voyage dans une litière; il est une proie facile pour son peu scrupuleux beau-père, le préfet du prétoire Lucius Flavius Aper. C'est du moins ce que l'on affirme. Pendant quelque temps, personne ne s'aperçoit du meurtre; la litière reprend chaque jour sa place dans l'ordre de marche jusqu'à ce que l'odeur de putréfaction rende le crime impossible à cacher. Dans la première quinzaine de novembre 284, à Héraclée, sur les bords de la Mer Noire, ses proches le trouvent mort dans sa tente. Pourquoi Arrius Aper cache-t-il à ce moment-là la mort de l'empereur ? ne se sent-il pas encore assez sûr pour s'emparer du pouvoir dont il rêve ? D'après Aurelius Victor, il enferme le cadavre de l'empereur dans une litière et le fait transporter jusqu'à Nicomédie. Arrius Aper réussit cet "exploit" en interdisant toute visite, en supprimant toutes les audiences sous prétexte que l'empereur est trop mal pour recevoir quiconque. Ses yeux ne peuvent être exposés au moindre courant d'air... Lui seul peut l'approcher et recevoir ses ordres. Mais en arrivant dans cette ville, le 20 novembre 284, la puanteur des membres en décomposition est telle que la supercherie est découverte. Tout le monde se pose alors la question "Qui a tué l'empereur ?, car personne ne doute qu'il n'ait été assassiné. La rumeur a tôt fait de colporter deux noms : Arrius Aper et Diocles, le commandant de la garde impériale. Le futur empereur Dioclétien parvient à prouver son innocence et à charger Arrius Aper. La détermination manifestée par ce général durant toute cette affaire et son coup de poignard expéditif qui la clôt stupéfiait à point ses pairs que ceux-ci le font acclamer empereur par leurs soldats.  | 
	
