Probus : né le 19 août 232 à Sirmium (Pannonie); mort en octobre 282 à Sirmium (Pannonie)Titre : Imperator Caesar Marcus Aurelius Probus Pius Felix Invictus Augustus (septembre 276-octobre 282)Nom 
			Musée du Capitole Marcus Aurelius Probus NaissanceLe 19 août 232, à Sirmium, capitale de la Pannonie. FamilleOriginaire de Sirmium. PèreLes sources divergent. Selon les unes, son père Maximus serait un tribun militaire, selon d'autres, un agriculteur. Une source grecque en fait même un parent de Claude II le Gothique. PortraitExcellent général, sensé, prudent, ses qualités lui valent l'adoration de ses soldats. CursusD'après les rares sources qui nous sont parvenues, Probus, avant de monter sur le trône, aurait conduit une carrière exclusivemnet militaire. Il serait entré très jeune dans le métier des armes. Son courage exceptionnel au combat l'aurait fait rapidement remarquer par Valérien. Celui-ci l'aurait d'abord nommé tribun, avant de le placer à la tête d'une légion. Sous Gallien, il aurait pris part aux campagnes contre les Germains et les Sarmates. En Afrique, il aurait mené des expéditions contre les peuplades de la Marmarique et les brigands qui infestaient Carthage. Il aurait commandé la IIIème légion Felix et la IIIème Italica. Sous Aurélien, il aurait obtenu le commandement de la légion Xème Gemina. Il aurait combattu les Egyptiens et les Palmyréniens de la reine Zénobie. Sous le règne de Tacite, les sources deviennent plus claires. On peut passer du conditionnel au présent. Il couronne sa carrière militaire en assumant la fonction de commandant en chef de l'armée d'Orient. A ce titre, il accompagne l'empereur en Asie Mineure, lors de sa campagne contre les Goths. A la mort de Tacite, ses soldats qui lui sont tout dévoués n'hésitent pas à le hisser sur la marche suprême du pouvoir en l'acclamant empereur, à la fin juin 276, quand bien même Florien s'est proclamé empereur, le 7 juin 276, le jour même de la mort de son frère Tacite. Dies imperii : Fin juin 276RègneLorsqu'il revêt la pourpre impériale, Probus n'a que quarante-quatre ans. Respectueux du Sénat, après l'élimination de Florien, le 5 septembre 276, il demande à cette auguste assemblée de confirmer son élection. Probus, qui est né à Sirmium, près de la frontière du Danube (ou peut-être à Siscia, la moderne Sisak, à 270 kilomètres à l'ouest), est un militaire. On ne sait rien de sûr en ce qui concerne sa famille ou son passé. Lorsqu'il accède au pouvoir, il est âgé de quarante-quatre ans et il s'est taillé une solide réputation au sein de l'armée. Sa science de la guerre et ses connaissances militaires égalent, dit-on, celles d'Aurélien. C'est une chance pour l'empire, car Probus consacre presque tout son règne à lutter contre les envahisseurs étrangers et les usurpateurs. Un de ses premiers actes est de châtier les meurtriers de Tacite. Pour qu'aucun d'eux n'échappe au châtiment, il leur tend un piège. Il les invite à partager la table impériale. Très honorés par une telle marque d'estime, ceux-ci répondent à son invitation. Au cours du repas, Probus se retire à un étage supérieur d'où il peut les voir se bâfrer à ses dépens. A son signal, ses gardes entrent dans la salle et les massacrent tous. L'un d'eux parvient pourtant à s'enfuir. Mais pas pour longtemps. Rattrapé, il est brûlé vif. Lors de son avènement, le problème le plus sérieux provient de la mise à sac généralisée de la Gaule et des provinces rhénanes, que ce soit par des envahisseurs Francs, au Nord, ou par des peuples germaniques (Vandales et Burgondes en particulier), dans le centre et le Sud. C'est le plus grand désastre qui ait frappé cette partie du monde romain depuis son incorporation à l'empire quelques trois siècles auparavant. Probus va passer deux ans (277-278) à combattre et à vaincre tour à tour chacun de ces peuples. Il réussit à restaurer la frontière romaine sur le Rhin et sur le Danube supérieur. On ne sait s'il faut prendre à la lettre le tableau de chasse dressé par l'Histoire Auguste de cette campagne victorieuse : quatre cent mille barbares tués, seize mille enrôlés sous l'aigle impérial, neuf rois soumis. L'armée romaine fait encore main basse sur leurs troupeaux et leurs récoltes et récupère toutes les richesses qu'ils avaient enlevées aux cités gauloises. Ce qui est certain, par contre, c'est que Probus ne se contente pas seulement de repousser au-delà du Rhin ces Germains, il continue encore de les frapper sur leurs terres, si bien qu'au début de l'année 278, on peut dire que la Gaule est libérée et la pression des barbares sur le Rhin brisée, du moins pour un temps. En guise de remerciements, les cités gauloises lui tressent des couronnes d'or. De 278 à 279, Probus poursuit son oeuvre de pacification, en Rhétie d'abord où il inflige une défaite aux Burgondes, aux Vandales et aux Lygiens, les Gètes sur le Danube inférieur puis en Thrace qu'il nettoie des bandes de pillards sarmates, scythes..., puis en Isaurie et en pamphylie qu'il libère de la terreur des pirates et de leur chef Palfurius (Lydius l'Isaurien). Après un long siège, le quartier général des rebelles se rend à Probus. Lydius est tué au cours des combats. L'empereur continue ensuite sur la Haute-Egypte où il écrase une révolte orchestrée par les Blemmyes, un peuple nubien. Vers la fin 279 ou au début 280, il signe une trêve avec le roi Perse Vahram II. Probus pense certainement avoir raffermi son emprise sur les provinces orientales et occidentales. Il prend même le titre de Persicus Maximus, sans doute à cause de quelque victoire remportée sur les Perses. Il réalisera vite, hélas! qu'il a tort. Ses dernières années de règne sont assombries par une série de soulèvements intérieurs. Probus, à l'intérieur, réussit encore à mater plusieurs rébellions fomentées par des rivaux que démange la pourpre impériale. Ainsi l'Africain Saturninus (a moins qu'il soit Gaulois), qui se laisse proclamer empereur, en 280, par une partie de la population d'Alexandrie. Probus vient l'assiéger à Apamée, en Palestine. Sa seule présence suffit à inspirer les craintes les plus vives aux partisans de cet usurpateur qui s'empressent de l'assassiner. Une autre rébellion, fomentée par le gouverneur de Bretagne, est rapidement étouffée par les représentants de Probus. Cette même année, c'est au tour de Bonosus, un espagnol mâtiné de Gaulois et de Breton, de se soulever à Cologne par peur d'être châtié par l'empereur pour avoir laissé les Germains brûler la flotte du Rhin (peut-être celle du lac de Constance, si Bonosus assurait le commandement de la Rhétie). Il échappe au châtiment impérial en se suicidant après avoir été battu. En 281, un certain Proculus, natif d'Albenga, riche en quartiers de noblesse et en sesterces, se laisse aussi proclamer empereur par les habitants de Lyon. Veulent-ils se venger des rigueurs que leur avait fait subir Aurélien ? Grand propriétaire brigand, il arme deux mille de ses esclaves. Mais il s'enfuit lorsque Probus marche sur Lyon. Il croit trouver refuge chez les Francs. Ceux-ci n'ont pas la moindre envie d'affronter une nouvelle fois Probus. Aussi s'empressent-ils de le livrer. Proculus est immédiatement mis à mort. On ne sait si ces rébellions témoignent ou non des tendances séparatistes des provinces occidentales, qui, pour mieux parer les coups que leur portent les barbares, cherchent à mettre sur pied une défense et une organisation locales. Après avoir battu sur les frontières les ennemis de l'empire et à l'intérieur ses rivaux, Probus peut enfin entrer à Rome en 281 et célébrer un splendide triomphe. Des spectacles somptueux réunissent des centaines de gladiateurs et d'animaux sauvages. Sur le Circus Maximus, on installe de grands arbres, plantés dans des caissons en bois remplis de terre, pour simuler une forêt où se déroulera une chasse aux animaux sauvages. Un autre jour, les spectateurs du Colisée assistent au massacre de deux cents lions, deux cents léopards et trois cents ours. Les Germains, les Isauriens et les Nubiens captifs, qui ont défilé lors du triomphe, sont finalement transformés en gladiateurs dans l'arène. On raconte qu'à cette occasion quatre-vingts des six cents gladiateurs qu'il veut faire combattre dans l'arène refusent de s'entre-tuer pour le seul amusement du peuple. Après avoir assomé leurs gardiens, ces soldats du cirque se répandent dans la ville semant la panique et le sang. Mais ils se font rapidement massacrer par des troupes régulières appelées immédiatement en renfort. Cet incident ne ternit pas la fête qui reste longtemps gravée dans toutes les mémoires. En effet, Probus fait transplanter dans l'enceinte du cirque de grands arbres avec leurs racines pour former une forêt dans laquelle il fait lâcher mille autruches, mille daims, mille cerfs et mille sangliers et qu'il donne à chasser aux spectateurs. Porté au pouvoir par l'Orient, Probus cherche encore à fortifier son autorité en Occident, en offrant aux Gaulois, aux Bretons et aux Espagnols qui ont suivi ses rivaux, le plus beau des cadeaux. Il leur permet de cultiver la vigne et de fabriquer du vin. Mais Probus n'est pas homme à se reposer sur ses lauriers. Dès les premiers mois de 282, il médite de reprendre à son compte le projet d'Aurélen : reprendre aux Perses la Mésopotamie et l'Arménie. Il se met donc en route pour le limes oriental avec son armée qu'il a fait rassembler sur la rive droite du Rhin. En route, il s'arrête à Sirmium et ordonne à ses soldats d'assainir les environs de la ville en creusant des canaux et des fossés. Construite dans un marais, sa ville natale délétère lors des pluies d'hiver. Son habitude de confier à ses soldats des travaux d'intérêt public rend son règne interessant. En effet, le peu de temps qu'il passe à la tête de l'empire, il ne l'emploie pas seulement à rétablir la paix aux frontières, la pax romana, la paix fondée sur la force, il l'emploie encore et surtout à construire, à l'intérieur, une paix fondée sur le bien-être des habitants de son empire. C'est ainsi qu'il n'hésite pas, chaque fois qu'il en a l'occasion, à confier à ses soldats d'autres missions que celle de maintenir l'ordre, des missions toutes pacifiques et d'intérêt public : assèchement de marais, construction de routes, participation aux travaux agricoles... Croit-il vraiment parvenir à établir une paix perpétuelle ? Croit-il vraiment pouvoir transformer son armée de mercenaires en une armée de terrassiers ? Dans tous les cas, vouloir changer la fonction des soldats lui est fatal et atteint le but contraire à celui qu'il recherche, car, à partir de ce moment-là, l'influence des soldats devient prépondérante dans l'élection et... la chute des empereurs. D'après Aurelius Victor, ce nouveau rôle que Probus entend faire jouer à ses soldats, est la cause immédiate de sa mort. Pour le préfet du prétoire, Marcus Aurelius Carus, la tentation est trop forte. Vers le début du mois de septembre 282, il se proclame empereur, avec le soutien des armées de Rhétie et de Norique (sur le Danube supérieur). Les forces que Probus dépêche pour réprimer la rébellion passent à l'usurpateur. A la nouvelle de cette défection, le reste de l'armée de Probus décide de changer de camp également. Ses soldats n'apprécient guère d'être obligés de troquer régulièrement leur épée contre une pelle et une pioche, surtout quand il fait une chaleur épouvantable comme en ce jour de septembre 282 où il va inspecter ses soldats terrassiers. Constatant que les travaux n'avancent pas assez vite à son gré, Probus se met à houspiller ses soldats. Fatigués, épuisés, ceux-ci ne supportent pas d'être cravachés. Ils lâchent leurs outils, prennent leurs armes et hurlant de colère, s'avancent menaçants. Probus n'a d'autre alternative que la fuite. Il se réfugie dans une tour mobile et fortifiée qui sert à la surveillance des travaux. Mais les soldats forcent la porte, le saisissent et le tuent. Selon une source, le corps est enterré à proximité, dans une tombe élevée sur un tertre, mais sa mémoire est condamnée et son nom rayé des inscriptions. La propagande officielle ne pourra cependant empêcher les historiens du IVe siècle, comme Eutrope, Aurelius Victor et l'auteur de l'Histoire Auguste, de le transformer en héros. Ces auteurs le présentent comme un empereur travailleur et compétent, fauché à la fleur de l'âge par l'incosntance de ses soldats et la déloyauté de ses subordonnés.  | 
	
