Théodose II : né le 10 avril 401, mort le 28 juillet 450

(1er mai 408-28 juillet 450 (~42 ans))

Nom

Théodose le Jeune
Théodose le Jeune

Flavius Theodosius

Père

L'empereur Arcadius

Mère

L'impératrice Aelia Eudoxia

Mariage

Sa soeur Pulchérie, qui assure la régence, lui fait épouser, le 7 juin 421, une païenne Athénaïs, fille de Leontius, un professeur de rhétorique d'Athènes. Certain que l'éclatante beauté de sa fille lui fera trouver rapidement un beau parti, Leontius la déséhérite au profit de ses deux frères. Athénaïs, qui ne l'entend pas de cette oreille, se rend à la cour de Constantinople demander justice. Lorsque Pulchérie reçoit la jeune femme, elle est si frappée par sa beauté qu'elle n'a pas un instant à combler les espérances de Leontius, bien qu'elle ait une dizaine d'années de plus que Théodose II. Le mariage entre les deux jeunes gens est précédé du baptème d'Athénaïs qui reçoit le nom d'Aelia Eudocia.

Lorsque la nouvelle impératrice prouve sa fécondité en mettant au monde une fille, Licinia Eudoxia, Pulchérie l'élève au rang d'Augusta, le 2 janvier 423. Aelia Eudocia meurt en 460, à Jérusalem, à l'âge de soixante-sept ans, après seize ans d'exil et de disgrâce pour avoir osé supplanter Pulchérie dans le gouvernement de l'empire.

Portrait

Il reçoit des meilleurs professeurs d'alors une formation de premier ordre aussi bien en calligraphie, grammaire, rhétorique et philosophique qu'en tir à l'arc ou en équitation.

Sa soeur Pulchérie lui apprend de plus comment un empereur doit marcher, porter sa robe, s'asseoir sur son trône, écouter avec attention et bienveillance, faire des réponses convenables, bref, savoir tenir son rôle. Mais personne ne lui apprend l'art de gouverner. Entouré de femmes et d'eunuques qui le mènent à leur guise, cet empereur ne parvient pas à affirmer sa personnalité.

Sur le plan religieux, le règne de Théodose II est marqué par les deux conciles d'Ephèse de 431 et de 449.

Le concile de 431 définit que, dans le Christ, il n'y a qu'une seule personne et deux natures et que la Vierge Marie est véritablement Mère de Dieu. En conséquence, le concile condamne Nestorius, archevêque de Constantinople, qui refuse ces définitions.

Le concile de 449, que le pape Léon Ier qualifie de brigandage d'Ephèse, rassemble une majorité d'évêques favorables à l'hérése d'Eutyches qui, lui, ne reconnaît au Christ que la nature divine.

Puis, se rendant compte que les temps n'étaient pas encore mûrs pour accepter qu'une femme régnât seule sur l'empire, elle conclut un mariage blanc avec Marcien, un sénateur de soixante ans, auquel elle donne la pourpre impériale.

Cursus

Le 10 janvier 402, quelques mois donc après sa naissance, son père élève Théodose II au rang de César et d'Auguste.

Dies imperii : 10 janvier 402

Règne

Il succède à son père, le 1er mai 408, à l'âge de sept ans.

Le nom de Théodose reste attaché à deux oeuvres majeures : le Code de Théodose, compilation exhaustive des lois impériales depuis le règne de Constantin, et les murailles de Théodose, érigées pour protéger Constantinople en cette époque troublée. Sur le plan militaire, le problème principal du règne de Théodose est la pression exercée par les Huns, qui sont alors établis juste au Nord de la frontière du Danube.

A l'image de son père Arcadius, Théodose II n'est pas doté d'un tempérament de chef. Aussi, durant tout son règne, n'est-il qu'un prête-nom pour son entourage qui gouverne à sa place.

Arcadius est mort en 408, à l'âge de trente et un ans, laissant le trône à son fils Théodose II qui a sept ans. Théodose va régner pendant plus de quarante ans, durant lesquels sa soeur Pulchérie et son épouse Aelia Eudoxia exercent la réalité du pouvoir.

De 408 à 414, Anthème, le préfet du prétoire, assure la régence. Il établit des relations cordiales avec l'empire perse et met sur pied une organisation efficace de transport du blé entre l'Egypte et Constantinople. Il renforce la défense du Danube et celle de la capitale.

En 409, Thédose II envoie à Ravenne quatre mille hommes secourir son oncle, l'empereur Honorius, aux prises avec les hordes d'Alaric.

Lorsqu'Anthème meurt en 414, c'est l'intelligence, l'impérieuse, la dévote Pulchérie qui prend le relais et assure la régence durant la minorité de son frère. Elle n'a que deux ans de plus que lui. Mais qu'importe ! elle possède, elle, le caractère et l'énergie d'un chef.

Le 4 juillet 414, elle est élevée au rang d'Augusta.

Ayant avec ses deux soeurs Arcadie et Marine fait voeu de virginité, vivant comme des moniales, elles impriment à la cour de Constantinople une allure monastique.

Dès 423, c'est-à-dire depuis le moment où elle reçoit le titre d'Augusta, l'influence d'Aelia Eudocia éclipse peu à peu celle de Pulchérie qui croyait trouver en sa belle-soeur un instrument docile. Durant dix ans elle règne sur le coeur et l'esprit de Théodose II. Mais si sainte soit-elle, Pulchérie n'entend pas céder sa place. Au bout de dix ans, elle obtient la disgrâce d'Aelia Eudocia. Celle-ci, dépouillée de son titre d'Augusta et de tous les avantages qu'il lui procurait, se retire à Jérusalem et consacre désormais sa vie à la prière et au soin des pauvres.

Aux côtés de Pulchérie qui a retrouvé sa place, un troisième personnage exerce alors une influence prépondérante sur l'empereur, l'eunuque Chrysaphios.

En mai 425, les troupes de Théodose imposent Valentien à Ravenne, où l'usurpateur Jean est capturé et tué. Galla Placidia exerce le pouvoir pour son fils Valentinien, qui n'a que six ans, avec l'aide de l'efficace général Aetius. Tout au long des années 430 et 440, Aetius se bat pour rétablir l'ordre en Gaule et connaît quelques succès malgré les maigres moyens dont il dispose. Il obtient sa plus grande victoire en 451, à la bataille des champs Catalauniques, qui oblige Attila et les Huns à se retirer de Gaule. Valentinien, effrayé par le pouvoir grandissant d'Aetius, l'attire dans un piège et le fait exécuter. L'empereur ne survivra pas longtemps à son forfait. Il est assassiné à son tour, en mars 455, par deux officiers d'Aetius.

Trois événements importants marquent le règne de Théodose II.

Le premier est celui de la construction d'une grande muraille autour de Constantinople pour parer aux menaces croissantes des barbares. Commencée en 413, elle protège la ville sur près de six kilomètres. Cette muraille est constituée par une triple ligne de défense : un mur intérieur haut de onze mètres cinquante, flanqué de quatre-vingt-seize tours hautes de vingt mètres; un fossé large de quinze à vingt mètres. Dix portes permettent d'entrer dans la ville dont la célèbre porte d'Or par où les empereurs victorieux font leur entrée triomphale.

A l'abri de cette muraille, la ville connaît un développement extraordinaire. On y dénombre trois cent vingt-deux rues, cinquante-deux portiques, quatre mille trois cent quatre-vingt-huit îlôts de maison, cent cinquante-trois bains privés, sans parler d'inombrables palais, églises, places, théâtres, marchés, greniers publics...

Le second événement est d'ordre intellectuel. En 425, Thédose II fonde l'université de Constantinople. Il crée dix chaires pour la grammaire latine, dix pour la grammaire grecque, trois pour l'éloquence latine, cinq pour l'éloquence grecque, plus une chaire de philosophie et deux chaires de droit.

Le troisième événement est d'ordre juridique. De 429 à 439, Théodose II fait réunir et classer méthodiquement toutes les constitutions impériales promulguées par Constantin et ses successeurs, y compris les siennes. Cette compilation porte le nom de Code thédosien. Thédose II l'envoie à son cousin, l'empereur d'Occident Valentinien III, et lui demande d'en faire l'instrument juridique principal pour son empire, voulant ainsi marquer qu'il nexistait qu'un seul et unique empire romain, qu'un seul et unique droit romain.

Aux frontières Sud et Est, Théodose II doit faire face à une poussée des Arabes, et sur le Danube aux raids quasi annuels d'Attila. En 441, Théodose II est obligé de signer un traité humiliant avec ce chef des Huns. Il s'engage à lui verser un tribut annuel de deux mille cent livre d'or, plus quatre mille livres d'or pour les arriérés. Ce qui n'empêche pas Attila, en 447, de franchir de nouveau le Danube et de prendre plus de cents villes et forteresses et d'exiger de vastes territoires. En 449, ce chef barbare signe un nouveau traité de paix avec l'empereur d'Orient. Il s'engage à évacuer les territoires romains au Sud du Danube. Mais ce succès de Théodose II est dû moins à l'habileté de ses ambassadeurs qu'à la décision d'Attila de se jeter plutôt sur l'empire d'Occident.

haut de page