Nom 
   
    
			 Théodose  
			 
	Flavius Theodosius.
	
	
		
	
	 Naissance 
	Le 11 janvier 347, à Cauca près de Valladoid.
	
	
	
	
	 Famille 
	Originaire de Valladoid en Espagne.
	
 Père 
	Thédose l'ancien, célèbre général au service de Valentinien. En 368, il pacifie la Bretagne. 
	En 369, il fait campagne, semble-t-il, contre les Germains des Pays-Bas. Puis, il combat les Alamans en Rhétie, les Sarmates en 
	Pannonie. De 373 à 375, il remet à l'ordre la province de l'Afrique et refoule les tribus du désert. Gratien, 
	le successeur de Valentinien, le fait décapiter au début de l'année 376 pour des raisons qui nous échappent. 
	Il se peut que les conseillers du nouvel empereur veuillent se débarasser d'un rival.
	
	
	
	
	 Mariage 
	
	Il épouse à la fin de l'année 376 une très belle femme, Aelia Flacilla, qui lui donne, l'année suivante, 
	un premier fils, Arcadius, et, le 9 septembre 384, un second fils, Honorius. Elle meurt durant l'automne 386, après avoir perdu peu de 
	temps auparavant sa fille Pulchérie.
	
	
	Une année plus tard, en automne 387, il épouse Galla, la soeur de l'empereur Valentinien II. Cette dernière meurt 
	en couches, au début mai 394. Thédose ne peut ordonner un deuil que d'une journée. Le lendemain, il part en campagne 
	en Occident contre l'usurpateur Eugène.
	
	
	
	 Portrait 
	
	Elégant, blond, le nez aquilin, on lui trouve des ressemblances avec Trajan. Sa santé est médiocre, son caractère 
	inégal, ses emportements ravageurs, sa versatilité fort ennuyeuse car son amitié n'est jamais sûre, ses 
	promesses le sont encore moins. Il n'y a que dans le domaine religieux qu'il fait preuve d'une obstination fanatique.
	
	
	Bon général, sans être génial, il aime partager la vie de ses soldats. S'il s'adonne volontiers à 
	tous les plaisirs que lui permet sa fonction, il affronte courageusement le danger. Il vit magnifiquement, entouré d'une cour 
	fastueuse qui met ses finances en constantes difficultés. Chrétien, il remplit ses devoirs religieux avec un grand scupule.
	
	
	
	
	 Cursus 
	
	Thédose accompagne son père dans ses différentes campagnes. Duc de Mésie depuis le début de l'année 
	374, il bat les Sarmates en juillet et les oblige à demander une trêve. Quand son père est exécuté en 376, il 
	quitte l'armée et se retire dans sa propriété de Cauca.
	
	
	Après le désastre d'Andrinople, le 9 août 378, dans lequel Valens, l'empereur d'Orient, perd non seulement son honneur, 
	mais encore la vie, il revient à Gratien de nommer le nouvel empereur d'Orient. Celui-ci cherche un homme capable de l'aider à redresser 
	la situation sur le Danube. Il le trouve en la personne du fils de celui qu'il a fait assassiner deux ans auparavant, Théodose. On pense que c'est 
	Antonius, préfet du prétoire, le père de Aelia Flacilla, qui a soufflé le nom de Théodose à Gratien.
	
	
	Gratien le nomme d'abord maître de la cavalerie. La brillante victoire que Thédose remporte; à la fin 378, en Pannonie, 
	sur les Wisigoths, conforte Gratien dans son idée qu'il a fait le bon choix. Aussi le 16 janvier 379, à Sirnium, il décide de 
	le proclamer Auguste et de lui confier le gouvernement de l'Orient et, à titre provisoire, les diocèses de la Dacie et de la 
	Macédoine ravagés par les barbares.
	
	
	 Dies imperii : le 19 janvier 379
	
	
	
	
	 Règne
	
	
Après la mort de Valens à Andrinople, c'est Gratien, l'empereur d'Occident, qui prend les mesures nécessaires 
	pour assurer la défense de l'Orient. Le 19 janvier 379, il nomme Flavius Theodosius, officier espagnol, 
	empereur des provinces orientales. Théodose va se révéler une personnalité d'envergure, tant en ce qui concerne 
	l'administration que de l'armée. On le surnomme le "Grand". Il s'est illustré notamment par sa législation et par sa 
	défense du christiannisme. En 391, il impose définitivement le christiannisme comme religion 
	officielle en interdisant les anciens cultes, publics et privés, et en fermant les temples païens. L'année d'avant, il a 
	pourtant connu des problèmes avec le christiannisme : pour avoir ordonné le massacre de la population de Thessalonique, qui avait 
	tué le commandant de son armée, Théodose a été excommunié par Ambroise, l'évêque de Milan. 
	Il n'est à nouveau admis au sein de l'Eglise qu'après avoir fait pénitence.
	
	
	
	
	
	En juin 379, après avoir quitté Gratien, Théodose s'installe à Thessalonique. Il n'a pas d'armée 
	pour faire face aux Wisigoths, Ostrogoths, Alains et Huns qui poursuivent leurs ravages en Thrace. Elle a été 
	décimée à Andrinople. Il engage alors l'armée un transfuge Goth, Modares. Celui-ci ne fait pas de 
	quartier avec ses anciens compatriotes. Il en massacre un grand nombre et leur prend plus de quatre mille chariots. Cette victoire 
	permet à Théodose de souffler quelque peu et de reconstituer son armée avec ces Goths et ses sujets : ouvriers, paysans, fils 
	de soldats...
	
	
	En 380, il laisse cependant les barbares mettre de nouveau à feu et à sang les Balkans. Une maladie durant 
	laquelle il se fait baptiser par l'évêque Avholius, l'empêche semble-t-il, d'intervenir. Dans tous les cas, il appelle 
	Gratien à le remplacer en Pannonie. En automne, les deux empereurs se rencontrent à Sirmium et d'un commun accord 
	abandonnent aux barbares les diocèses de Dacie et de Macédoine. Cette période critique ne l'empêche pas de 
	légiférer sur les privilèges des bureaucrates et sur les problèmes de la foi. C'est ainsi que le 
	28 février 380, il fait du catholicisme la religion d'Etat en demandant à tous ses sujets de suivre la foi du pape 
	Damase. Il porte le coup de grâce à l'arianisme en ordonnant à tous ses sujets de professer la doctrine 
	chrétienne définie à Nicée en 325. L'orthodoxie triomphe définitivement.
	
	
	C'est aussi à cette époque qu'il quitte Thessalonique pour Constantinople où il entre triomphalement le 24 
	novembre 380. Il fait désormais de la ville de Constantin sa capitale qu'il expurge de tout ce qui est arien, païen, manichéen. 
	Il place sur le siège épiscopal Grégoire de Naziance. Au printemps 381, il convoque un concile à Constantinople qui 
	précise le Credo fixé à Nicée en 325.
	
	
	Le 3 octobre 382, il conclut un accord avec les Goths. Ceux-ci peuvent s'installer dans les terres désertes entre le Danube et les 
	Balkans et former le premier Etat germanique à l'intérieur de l'empire. Les Goths, en contrepartie, lui fournissent des soldats 
	et assurent la défense du Danube. Cette paix a quatre conséquences :
	
	
	Le flot des grandes invasions est, pour un temps, endigué sur le limes danubien.
	
	
	Les effectifs des troupes romaines sont portés à un niveau très élevé.
	
	
	Mais, formées en très grande partie d'éléments barbares, ces troupes mercenaires sont peu sûres.
	
	
	Leur position de force suscite dans la population un mouvement anti-germanique très fort.
	
	
	
	
	Cet accord introduit un dangereux précédent : il autorise les Wisigoths 
	à s'établir sur des territoires de l'empire sous l'autorité de leur roi et non sous celle d'un dignitaire 
	impérial et leur accorde le droit de combattre dans l'armée romaine comme alliés et non plus comme troupes 
	auxiliaires. Peut-être Théodose espère-t-il rétablir un contrôle plus ferme une fois la 
	crise passée. Mais l'occasion de la faire ne se présenta pas. De fait, les opérations militaires les plus sérieuses de 
	son règne se déroulent en Occident. L'empereur conduit en personne l'armée qui défait Maxime, en 388, 
	en Italie.
	
	
	
	
	
	
	
	Le 19 janvier 383, dans son palais d'Hebdomon à Constantinople, Théodose proclame Auguste son fils aîné, 
	Arcadius.
	
	
	Par incompétence, Gratien s'était s'alièné le soutien des militaires et, en 383, l'armée de Bretagne proclame empereur son 
	propre commandant, Maxime. Gratien est fait prisonnier et tué à Lyon, en août 383. Maxime devient alors maître 
	des provinces situées au Nord des Alpes. En 387, il envahit l'Italie.
	
	
	L'assassinat de Gratien, le 25 août 383, et la prise du contrôle de l'Occident transalpin par Maxime surprennent 
	Théodose. Comme il consacre toute son énergie à la défense des frontières de l'empire et ne tient pas, en 
	conséquence, à se mettre encore sur les bras une guerre civile, il préfère traiter avec l'usurpateur et le 
	laisser gouverner le domaine dont il s'est emparé. Le 31 août 384, à Beroae, ville du Nord de la 
	Thrace, il accepte que trois Augustes président aux destinées de l'empire : lui-même, Valentinien II et Maxime.
	
	
	En automne 386, il bat une nouvelle armée barbare qui tente, par une nuit sans lune, de traverser le Danube sur trois mille radeaux.
	
	
	Ce n'est qu'en 388, après avoir épousé Galla, la soeur de Valentinien, qu'il se sent prêt à 
	affronter Maxime. Il l'élimine le 28 août 388 et réunifie sous sa seule autorité les empires d'Orient et d'Occident.
	
	
	Durant deux ans, il vit dans la capitale de son beau-frère qu'il expédie en Gaule, sous la surveillance d'un de ses 
	hommes, Arbogast. Il semble qu'il veuille destiner l'Italie à son fils Honorius. A Milan, ses relations avec saint Ambroise sont 
	plus que tendues. L'évêque de Milan tient à affirmer la primauté du pouvoir religieux sur le pouvoir civil.
	
	
	En juillet 391, il retourne à Constantinople, rappelé par des discordes familiales. L'Auguste Arcadius, fils de Aelia Flacilla, 
	la première femme de Théodose, et Galla, sa seconde épouse, se haïssent à ce point que le premier, 
	en 390, chasse du palais la seconde. En route, Théodose tente de nettoyer la Thrace infestée de Goths. Mais il se lasse vite de cette 
	vie de camps. Il laisse à son général Promotus le soin d'achever ce travail.
	
	
	La lutte contre les Goths oblige Théodose à puiser sans cesse dans les caisses de l'Etat. De plus, les invasions gothiques, 
	par leurs effets dévastateurs, ont diminué très fortement la capacité contributive de deux régions importantes de 
	l'empire : l'Illyrie et la Thrace. Enfin, la levée de nouvelles recrues en Asie Mineure provoque une grave pénurie de travailleurs agricoles.
	
	
	Ces trois "déficits" obligent Théodose à augmenter les impôts dans les autres provinces de l'empire. Cette pression fiscale 
	déclenche de nombreux drames personnel mais aussi des émeutes populaires, témoin celle d'Antioche, le 26 février 387, 
	obligeant Théodose à fermer tous les établissements publics : les bains, les cirques, les salles de fêtes...
	
	
	Les petits paysans passent de plus en plus de nombreux sous la dépendance des grands propriétaires, comme c'est 
	déjà le cas en Occident.
	
	
	Le 8 novembre 392, Théodose met au ban de l'empire l'ancienne religion romaine, interdisant sa pratique aussi bien privée que 
	publique sous toutes ses formes. Il porte ainsi à son terme le gigantesque affrontement entre le christiannisme et le paganisme.
	
	
	En janvier 393 (le 10 janvier, le 19 ou le 23?), huit mois après l'assassinat de Valantinien II par Arbogast (?), il proclame 
	Auguste d'Occident son fils Honorius pour contrer Eugène, un professeur de rhétorique, complice d'Arbogast, qui s'empare du pouvoir 
	le 22 août 392. Théodose, pour assurer le trône à son fils Honorius, doit donc revenir en Occident combattre 
	ce nouvel usurpateur. Il l'emporte, difficilement, le 6 septembre 394, entre Emona et Aquilée sur la rivière Froide.
	
	
	Il se rend, semble-t-il, ensuite à Rome où il présente au sénat son fils Honorius.
	
	
	Théodose mérite son surnom de Théodose le Grand si l'on considère qu'il est le dernier empereur à 
	avoir régné en même temps sur l'Orient et l'Occident de 383 à 395, et qu'il a réussi, plus par la diplomatie 
	que par la guerre, à résister aux invasions barbares. En faisant de la religion chrétienne la religion officielle de 
	l'empire et en prenant part aux disputes théologiques, voire en entrant en conflit avec la hiéarchie ecclésiastique (saint 
	Ambroise), il annonce le césaropapisme des empereurs du Moyen Age. Mais en introduisant les barbares dans l'empire, il accélère 
	le processus de sa désintégration.
	
	
	De retour à Milan, il tombe gravement malade pendant les fêtes de la victoire sur Eugène. Il souffre d'Hydropisie. 
	Il meurt le 17 janvier 395 entouré de son fils Honorius qu'il a eu de sa première épouse et de Galla 
	Placidia, fille de sa seconde épouse. Sa dernière parole est un mot de l'écriture :"Dilexi". Il est enterré en 
	grandes pompes à Constantinople le 8 novembre 395.