Valentinien II : né en 371, mort le 15 mai 392 (~21 ans) à Vienne (Narbonnaise)

(375 - 15 mai 392 (~17 ans))

Nom

Valentinien II
Valentinien II

Flavius Valentinianus.

Naissance

Ses biographes ne s'entendent pas sur sa date de naissance. En 375, lorsqu'il est proclamé Auguste, Ammien dit qu'il a quatre ans. Il serait donc né en 371. Zosime, lui, prétend qu'il a à peine cinq ans. Le Chronicon Paschale le fait naître le 28 janvier 366, les Consularia Constantinopolitana le 15 janvier 366, Socrate après mai 366. On admet aujourd'hui qu'il est né le 2 juillet 371. Le lieu où il voit le jour, par contre, est certain : la villa de Murocinta, près de Sirmium.

Père

Valentinien I, empereur.

Mère

Justine, la seconde épouse de Valentinien.

Mariage

Est-ce, comme on le prétend, pour ne pas devoir se séparer de ses deux soeurs, Justa et Grata, qu'il affectionne par-dessus tout, que Valentinien II refuse tous les partis qu'on lui présente et reste célibataire ?.

portrait

Il est de confession arienne comme sa mère.

Cursus

Lorsque son père, Valentinien, meurt le 17 novembre 375, alors qu'il mène sur le Danube une expédition punitive contre les Quades, le préfet d'Illyrie Probus et le maître de la cavalerie Mérobaud, qui tiennent à jouer les premiers rôles et à damer le pion aux conseillers de Gratien, le successeur légitime, s'entendent avec l'impératrice Justine pour faire proclamer empereur son jeune fils, Valentinien. Lorsqu'elle paraît dans le camp à Auincum (près de Budapest), tenant son enfant dans ses bras, l'armée du Danube, mise en condition, acclame Valentinien qui est revêtu de la pourpre impériale. Gratien et ses conseillers, ne disposant pas de forces militaires suffisantes pour mettre à la raison l'armée du Danube et ses généraux s'inclinent devant le fait accompli en attendant des jours meilleurs pour régler leurs comptes.

Dies imperii : 22 novembre 375

Règne

Trop jeune pour décider quoi que ce soit, Valentinien II règne par l'entremise de sa mère Justine, de Probus, le préfet d'Illyrie et de Mérobaud, le maître de la cavalerie. Son oncle Valens, l'empereur d'Orient et son demi-frère Gratien, l'empereur d'Occident, ne le reconnaissent pas comme leur égal. Sur les monnaies, par exemple, il n'occupe pas la même place que la leur. Les sources ne sont pas suffisamment claires, on ne sait si Valentinien II n'est qu'un Auguste sans terre ou s'il contrôle la préfecture de l'Illyrie (Illyrie, Italie, Afrique) avec Sirmium pour capitale. A l'avénement de Théodose, le 19 janvier 379, la Dacie et la Macédoine, ravagées par les barbares, lui sont encore enlevées et rattachées à l'empire d'Orient. Et en 380, ce qui lui reste de son domaine passe sous le contrôle effectif de Gratien.

Lorsque celui-ci meurt, le 25 août 383, Justine, la mère de Valentinien II, qui exerce une régence efficace et intelligente, croit alors que l'heure a sonné pour son fils. Elle quitte Sirmium pour Milan. Grâce au soutien que lui accorde saint Ambroise, l'évêque de Milan, grâce à l'intelligence de ses généraux francs Rumorid et Bauto qui parviennent à se rendre maître des cols des Alpes, et grâce à l'appui de l'aristocratie païenne de Rome, non seulement Justine parvient à maintenir au-delà des Alpes l'usurpateur Maxime qui a pris le contrôle de la préfecture des Gaules et qui tente d'exercer à son tour une tutelle sur son fils, mais elle parvient encore à faire reconnaître l'autorité de son fils en-deçà des Alpes.

En 387, les Sarmates font peser une menace telle sur le Danube que Justine est obligée de faire appel à Maxime pour l'aider à repousser ces barbares. Maxime n'en demande pas tant. Il accourt. S'il ne parvient pas à retenir les Sarmates qui arrachent définitivement la Pannonie à l'empire romain, Maxime prend, par contre, définitivement pied en Italie en occupant Milan au début septembre 387. Valentinien II et sa mère comprenant que Maxime veut se rendre maître de tout l'Occident, n'ont que le temps de s'enfuir par mer à Thessalonique, en Orient.

A l'automne de cette même année 387, Théodose vient leur rendre visite et leur faire comprendre que leur mésaventure n'est juste que le juste châtiment de Dieu pour l'hérésie arienne qu'ils défendent et qu'ils abjurent peut-être à ce moment-là. Lorsque Galla, la soeur de Valentinien II, lui est présentée, Théodose I en tombe éperdument amoureux et la demande en mariage. Justine accepte, à une condition, qu'il fasse la guerre à Maxime. Théodose tient sa promesse, en 388, en attaquant Maxime, en l'éliminant et en réintégrant Valentinen II et sa mère à Milan où elle meurt peu après son retour.

Théodose juge Valentinien II, privé de sa mère, trop faible pour gouverner l'Occident. Il réunifie donc les deux empires d'Orient et d'Occident sous sa seule autorité.

Il ordonne à Valentinien II de considérer saint Ambroise comme son père et lui donne comme conseiller le général Abogast. Cet exilé franc ne met pas long à exercer de fait le pouvoir. Qui obéit sans son accord à Valentinien II encourt sa fureur.

En 392, Arbogast emmène l'empereur en Gaule pour une expédition punitive contre ses frères ennemis, les Francs. Mais au même moment, les barbares de Pannonie se mettent à menacer l'Italie. Milan suplie son évêque de rappeler Valentinien II et Arbogast.

Valentinien II qui se trouve à Vienne, veut accéder à la demande des Milanais. Mais Arbogast lui interdit de quitter la Gaule. A-t-il des ordres de Théodose pour le tenir éloigné des affaires de la préfecture d'Italie destinée à son fils Honorius ou veut-il continuer à gouverner à sa guise maintenant que l'empereur a regagné l'Orient ? Valentinien II se rebelle. Il présente lui-même à Argobast la lettre dans laquelle il lui signifie qu'il le démet de ses fonctions. Arbogast, hors de lui, déchire la lettre. Valentinien II saisit alors une épée dans le fourreau d'un des assistants à cette scène pour tuer Arbogast ou se tuer ? Nul ne le sait, car on parvient à le maîtriser. Valentinien II écrit alors à Ambroise de venir le plus rapidement possible à Vienne pour arbitrer ce conflit et pour le baptiser. Au passage des Alpes, un courrier apprend à Ambroise que Valentinien II est mort deux jours avant, le 15 mai 392. Sa mort met fin à la lignée malchanceuse de Valentinien.

Deux versions se mettent à circuler sur les circonstances de sa mort : l'une affirme que Valentinien II a été tué par un sicaire d'Arbogast, sous les murs de Vienne alors qu'il s'ercerçait avec ses soldats, l'autre prétend qu'il se pendit. Cette dernière thèse est accréditée par Thédose, thèse qui le dispense de faire la guerre à Arbogast afin de venger son beau-frère. La thèse qui prévaut aujourd'hui est celle de l'assassinat par étouffement.

Dans son oraison funèbre, saint Ambroise, pour calmer la douleur des deux soeurs de Valentinien II, fait une entorse à ses convictions théologiques en affirmant que Dieu a très bien pu accueillir leur frère dans son paradis quand bien même il est mort sans être baptisé.

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