Valentinien : né en 321 à Cibalae (Pannonie), mort le 17 novembre 375 (~54 ans) Pannonie(26 février 364 - 17 novembre 375 : 11 ans, 8 mois et 22 jours)Nom 
			Flavius Valentinianus NaissanceIl naît, en 320 ou 321, le 3 juillet (?), à Cibalae en Pannonie. FamilleIl est issue d'une famille de condition très modeste. PèreGratien, son père, sort du rang et mène une carrière militaire assez brillante pour être remarqué par Constantin qui le fait comte d'Afrique en 327. Il commet cependant assez de malversations pour être remarqué une seconde fois par cet empereur qui le disgracie. Puis, lorsque sonne sa retraite, Gratien se retire dans sa patrie. C'est là qu'il reçoit l'usurpateur Magnence, en septembre 351, à la veille de la bataille de Mursa. Constance II, en représailles, confisque tous ses biens. MariageIl épouse d'abord une certaine Marina Severa qui lui donne Gratien. A la fin de l'année 368, aux dires de Socrate, Marina commet l'imprudence de vanter en présence de son époux les charmes extraodinaires d'une de ses amies qu'elle a pu admirer aux bains, Justine, une arienne, fille d'un gouverneur d'Italie. Valentinien, alléché par tant de promesses, divorce sur-le-champ de Marina et épouse, peu avant 370, la belle Justine qui lui donne quatre enfants : Valentinien II, Justa; Grata et Galla. PortraitC'est un homme grand, fort, aux cheveux blonds, aux yeux gris, au visage allongé et régulier. Il aime peindre, modeler, calligraphier. Par contre, il ne possède qu'un vernis de culture sous lequel il cache une jalousie maladive envers quiconque lui paraît plus cultivé, plus instruit que lui. Officier de carrière, les problèmes de l'armement le passionnent. Conscient de ses devoirs d'homme d'Etat, il n'hésite pas à employer l'arme de la terreur, si elle lui semble nécessaire pour défendre l'empire. Sa foi chrétienne n'est guère profonde. Superstitieux, il est sujet à des terreurs paniques, principalement vis-à-vis de la magie. Il succombe souvent à des colères effroyables. L'une d'elles cause même sa mort. CursusSa valeur et son courage lui valent d'être promu dans le corps privilégié de la garde personnelle de l'empereur Julien. Tribun, en 357, il est disgracié après avoir été calomnié. Il se retire en Pannonie. Julien le réintègre, puis le disgracie une seconde fois parce qu'il refuse d'adjurer le christianisme. Jovien le rappelle et l'envoie en Gaule négocier son élection avec l'armée que Julien y a laissée. Il échappe de justesse au lynchage lorsque ces soldats apprennent la mort de leur ancien chef. Puis, revenus à de meilleurs sentiments, ils acceptent de reconnaître Jovien. Valentinien peut alors retourner à la cour impériale, durant l'hiver 363, rendre compte du succès de sa mission. L'empereur, pour le remercier, le nomme tribun de la deuxième schola des scutaires de la garde. A la mort de Jovien, le 17 février 364, les armées d'Orient et d'Occident offrent d'abord la couronne impériale à Salutius Secundus, préfet du prétoire d'Orient. Celui-ci la refuse et pour lui et pour son fils trop jeune pour assumer une telle charge. Alors elles portent leur choix sur le pannonien Equitius. Mais ce tribun d'une schola de la garde ne fait pas l'unanimité. Il est trop brutal. Finalement, les généraux, se tournent vers le tribun Valentinien. Celui-ci accepte et le 26 février 364, à Nicée, il est acclamé empereur. Dies imperii : 26 février 364Lorsqu'il est choisi, Valentinien se trouve à Ancyre avec l'unité qu'il commande. Il arrive le 25 février à Nicée. Mais, comme ce jour-là est considéré, selon le calendrier d'alors, comme un jour néfaste, il se cache quelque part dans la ville et ne se présente à l'armée que le lendemain, le 26 février. RègneAfin de ne plus revivre, s'il venait à disparaître, les difficultés et les tensions qui avaient surgi après la mort de Julien et de Jovien, l'armée exige de Valentinien qu'il prenne un collègue. Le 28 mars 364, il nomme co empereur son frère Valens malgré sa médiocrité connue de tous. Fait étrange, peu de jours après cette nomination, tous deux sont saisis d'un accès de fièvre. Croyant être victimes de maléfices jetés par des magiciens soudoyés par les amis de l'empereur Julien, ils chargent le maître des offices Ursacius de sévir contre eux. Mais ils retrouvent la santé. Ils quittent alors ensemble Constantinople à la fin avril 364 pour gagner à petites étapes Naissus (Nisch). Durant leur déplacement, ils fixent leur programme de gouvernement et prennent les mesures les plus urgentes. Afin d'assurer la paix dans l'Empire, ils accordent aux fidèles de toutes les religions, le droit de pratique. L'armée ayant subi des pertes importantes lors de la guerre persique menée par Julien, ils doivent trouver de l'argent pour la reconstituer. Ils décrètent donc que plus personne ne peut être exempté de l'impôt. Le 13 mai 364, ils publient le grand édit d'Andrinople dans lequel ils réaffirment l'hérédité des conditions. Exemple : un fils de soldat devient soldat, à moins qu'il ne soit trop débile. Dans ce cas, il peut devenir fonctionnaire. Concernant ces serviteurs de l'Etat, ils créent un nouveau personnage qui aura la plus mauvaise presse et cela se comprend : les percepteurs. Jusqu'alors la perception des impôts directs était confiée à des particuliers. Mais la mesure la plus extraordinaire qu'ils prennent est celle qu'ils décident au début juin, dans le palais de Mediana, à trois mille de Naissus. Ils partagent l'empire en deux moitiés distinctes, indépendantes l'une de l'autre. Le partage de l'empire est définitivement consommé, légalisé. Valentinien choisit l'Occident et Valens l'Orient. Après avoir quitté son frère à la fin août, ils ne se reverront plus, Valentinien s'installe pour une année à Milan où il arrive en novembre 364. Là, il mène une activité législative intense pour lutter contre le brigandage qui sévit en Italie du Sud (déjà !), contre la pléthore des fonctionnaires, contre les déserteurs de l'armée et en faveur des transports publics, des vétérans et des simples citoyens. C'est ainsi qu'il fait nommer dans chaque ville une sorte d'avocat chargé de défendre les plus pauvres. Son origine très modeste le fait détester les riches. Il saisit toutes les occasions pour confisquer leur fortune en condamnant à tour de bras leurs moindres infractions. Mais malgré tous ses efforts en faveur d'une plus grande justice, il ne peut empêcher les classes supérieures d'exploiter honteusement les classes inférieures. Elles sont trop puissantes financièrement, économiquement, politiquement. Valentinien croit trouver le remède en militairement son administration afin de mieux contrôler ses fonctionnaires, afin de mieux lutter contre la corruption qui gangrène l'Etat. Mais ses mesures restent bien souvent lettre morte. On ne compte plus les scandales qui restent impunis. Deux exemples : On voit le proconsul d'Afrique Hymetius, chargé de la distribution du blé, ne pas hésiter à affamer la population en stockant son blé afin de pouvoir le revendre trois fois plus cher. Dans la province de Tripolaine, un chef militaire, le comte Romain, obtient grâce aux relations qu'il entretient avec la cour, d'être désigné lui-même comme juge instructeur d'une affaire dont il est accusé. Envers le sénat de Rome, Valentinien se montre fort conciliant au début de son règne. Il veille à ce que les préfets de la ville de Rome soient choisis au sein des grandes familles romaines. Mais son entourage, formé en grande partie de soldats barbares et pannoniens, ne peut s'empêcher de faire sentir tout le poids du pouvoir à une classe sénatoriale romaine imbue d'elle-même. Connaissant la terreur de l'empereur face à la magie, en 369, ses proches profitent de la découverte d'une affaire de ce genre dans la haute société romaine pour la persécuter odieusement. Dès lors la haine régira les rapports entre le sénat et l'empereur. Chrétien, mais d'une ignorance crasse sur toute question d'ordre théologique, Valentinien ne prend parti pour aucune église, aucune secte. Il se fait une règle de n'intervenir dans aucune de leurs affaires. En 373, il confirme cependant le choix du peuple qui tient à placer sur le trône épiscopal de Milan un homme exceptionnel, Ambroise, le gouverneur de la province. Valentinien mène aussi une politique extérieure fort intense, car les Barbares ne cessent de lancer des coups de boutoir aux portes de l'empire. En octobre 365, il quitte Milan pour Paris et Reims. Les Alamans, une nouvelle fois, ont envahi la Gaule. Grâce à un de ses généraux, Jovin, son maître de cavalerie, il les défait, en trois batailles successives. Pour renforcer son armée, il augmente ses effectifs en diminuant la taille légale des recrues. De 1 m 69, celle-ci passe à 1 m 62. Durant l'été 367, Valentinien se rend à Amiens, remettre de l'ordre en Bretagne où des troubles ont éclaté. Le 24 août 367, une grave maladie le pousse à nommer Auguste son fils Gratien, âgé de huit ans, et à le désigner comme son successeur. Puis, en octobre 367, laissant à son meilleur général, Théodose, le soin d'achever la pacification de la Bretagne, de relever le mur d'Hadrien et de repousser les Pictes et les Scots, il se rend à Trèves qui reprend dès lors le rang de capitale de l'empire d'Occident. En 368, une bande d'Alamans lance un raid meurtrier contre Mayence. Une partie de la population est emmenée en captivité. Valentinien réplique en lançant une attaque massive en pays germanique au-delà du Rhin. Il remporte une éclatante victoire dans la région du haut Neckar. C'est à la suite de cette expédition qu'il fortifie toute la ligne du Rhin en construisant un complexe ingénieux de tours, de châteaux et de camps. En 372, Firmus, un prince maure fédéré prend la pourpre impériale en Maurétanie et s'empare, avec l'appui d'une douzaine de tribus et deux corps de troupes romaines; d'une grande partie de la Maurétanie Césarienne et de la Sétifienne. Il rallie à sa cause les chrétiens donatistes en les prenant sous sa protection. Ceux-ci sont, en effet, persécutés par le gouvernement impérial qui, le 20 février 373, leur interdit de rebaptiser les catholiques qui adhèrent à leur église. En cette même année 373, Valentinien rappelle Théodose de la Bretagne et l'envoie en Maurétanie réprimer cette dissidence. Celui-ci la noie dans un bain de sang. Firmus échappe à la capture en se donnant la mort en 374 ou 375. En 374, c'est au tour des Quades et des Sarmates de traverser, une nouvelle fois, le Danube et de mettre à feu et à sang la Pannonie. Ils manquent de peu de s'emparer de la fille de Constance II qui, de Constantinople, est en route pour Trêves où elle doit épouser l'Auguste Gratien. Durant l'automne de cette même année, Valentinien conclut un traité de paix avec son pire ennemi, Macrien, roi Alaman. Cet accord lui permet de quitter Trèves, au printemps 375, pour préparer une expédition punitive contre les Quades. Valentinien la lance durant l'été 375. Il inflige des pertes en vies humaines et des dégats si énormes à ce peuple que celui-ci lui envoie, en novembre, à Aquincum (près de Budapest) où il a installé son camp, une délégation imploré sa clémence. Mais une parole malheureuse d'un de ces ambassadeurs barbares le met hors de lui. Sa colère est telle qu'il est frappé d'une attaque d'apoplexie. Il meurt le 17 novembre 375, après une longue agonie durant laquelle, privé de la parole, il essaie, en vain, de dicter ses dernières volontés.  | 
	
